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Année Luther… (7)

Luther et l’éducation

01 mars 2017

Dans cette série, nous avons eu tendance a interprété les écrits et les idées de Luther. Malgré leur modernité, nous avions besoin de l’éclairage d’auteurs reconnus. Cette fois-ci, nous avons choisi de laisser les écrits du Réformateur. Dans son « Traité de l’éducation, adressé aux conseillers des villes allemandes », Martin Luther est d’une clarté et d'une modernité surprenantes. Pourquoi chercher à interpréter ses mots alors qu’ils sont lumineux ?

Traité de l’éducation, adressé aux conseillers des villes allemandes
[…] L'éducation domestique est insuffisante. Il faut que les magistrats veillent à l'instruction des enfants. Établir des écoles est un de leurs principaux soins. Les fonctions publiques ne doivent même être confiées qu'aux plus doctes. Il est important d'étudier les langues : le diable redoute cette étude et cherche à l'éteindre. N'est-ce pas par elle que nous avons retrouvé la vraie doctrine ? La première chose que Christ ait donnée à ses apôtres, c'est le don des langues. Dans les monastères on ne sait plus le latin, à peine l'allemand : il faut une meilleure instruction ! Pour moi, si j'ai jamais des enfants, et que ma fortune (chance) me le permette, je veux qu'ils deviennent habiles dans les langues et dans l'histoire ; qu'ils apprennent même la musique et les mathématiques, et qu'ils prennent goût aux poètes et aux historiens. 

Des bibliothèques pour tous
©commons wikimedia

L’école obligatoire pour les filles et les garçons
Qu'on envoie au moins les enfants une heure ou deux par jour à l'école ; qu'ils emploient le reste à soigner la maison et à apprendre quelque métier. Il doit aussi y avoir écoles pour les filles. On devrait fonder des bibliothèques publiques. D'abord des livres de théologie, latins, grecs, hébreux, allemands ; puis, des livres pour apprendre la langue, tels que les orateurs, les poètes, peu importe qu'ils soient chrétiens ou païens ; les livres de jurisprudence et de médecine ; les annales, les chroniques, les histoires, dans la langue où elles ont été écrites, doivent tenir la première place dans une bibliothèque. [...] L'histoire est d'une grande utilité dans l'instruction. Un récit animé ressemble à un tableau ; il s'imprime dans l'âme bien plus profondément qu'une doctrine abstraite. L'histoire est une source inépuisable d'utiles enseignements, elle révèle admirablement la marche des affaires de ce monde et le gouvernement de Dieu. Que de traits qui font toucher comme au doigt les châtiments et les récompenses du Seigneur ! […]

Pour une revalorisation de l’instituteur
Tout l'or du monde ne saurait suffire à récompenser un bon instituteur. C'est l'avis d'Aristote ; et cependant, chez nous, qui nous disons chrétiens, l'instituteur est dédaigné. Pour moi, si Dieu m'éloignait de mes fonctions pastorales, il n'y a pas de charge sur terre que je remplirais plus volontiers que celle d'instituteur ; car, après l'œuvre du pasteur, pas d'œuvre plus belle ni plus importante que la sienne. Et encore, j'hésite à donner la préférence à la première, car n'est-il pas vrai qu'on réussit plus rarement à convertir de vieux pécheurs qu'à faire entrer les enfants dans la bonne voie ? C'est pendant qu'ils sont jeunes et flexibles qu'il faut plier les arbres. […]

Martin LUTHER
réformateur

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