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À travers les siècles

Les plus anciens manuscrits où il est question de Jésus

29 avril 2024

En Occident, LA bible est le livre par excellence !

Après avoir évoqué le récit du déluge ou le plus ancien « manuscrit » du Premier Testament retrouvé à ce jour, je vous propose d’aller chercher les plus anciennes traces des textes concernant Jésus.

La piste égyptienne

En grec, en latin, en syriaque… on possède de très vieux manuscrits de ce qui s’appelle aujourd’hui le Nouveau Testament. Leurs noms témoignent des lieux où ils furent conservés : Sinaïticus pour le Sinaï, Alexandrinus pour Alexandrie, Vaticanus pour Rome… Mais, postérieurs au IVe siècle de notre ère, ils ne sont pas, et de loin, les plus anciens. Bien avant eux, naquirent des dizaines de fragments de textes écrits sur papyrus et trouvés en Égypte dont quelques-uns sont datés avec une quasi-certitude du IIe siècle. Et si on se souvient, que les premiers écrits du Nouveau Testament datent des années 50 de notre ère (lettres de Paul) et après 80 ou 90 pour les évangiles et l’apocalypse, on mesure que quelques années seulement séparent ces papyri (pluriel de « papyrus ») des écrits originaux sur lesquels certains d’entre eux ont très bien pu avoir été copiés !

 

Codex Sinaïticus

© Wikipedia Commons

Une gigantesque corbeille à papyrus

 

Ainsi, un fragment de papyrus, conservé aujourd’hui à Manchester, porte quelques mots du chapitre 18 de l’évangile de Jean, un autre, qui se trouve au Caire, les premiers mots de l’apocalypse, un troisième, gardé à Oxford, donne à lire quelques mots de Matthieu 21. Tous trois datent vraisemblablement des années 150 soit 120 ans après la mort de Jésus et moins d’un siècle après que ses disciples ont écrit à son sujet.

Beaucoup de ces papyri proviennent d’une ville que les Byzantins nommaient Oxyrhynque et qui correspond à l’actuelle Al-Bahnassah à 190 km environ au sud du Caire. Du fait d’un climat sec qui règne en ce lieu, on y découvrit une incroyable quantité de papyri dont pêle-mêle des textes bibliques et toutes sortes d’écrits depuis les classiques grecs jusqu’à des documents de la vie de tous les jours tels que lettres ou contrats… des textes rédigés dans plein de langues différentes entre le IVe siècle avant notre ère et le VIIe siècle après.

 

Où l’arche se fait iceberg !

 

Concernant la littérature chrétienne, on y a donc trouvé des textes que nous dirions bibliques aujourd’hui (la Bible n’existait pas à l’époque en tant que telle), mais d’autres, aussi extrêmement anciens, qui n’ont pas été retenus pour apparaître dans nos bibles. Parmi eux, les seules traces en grec de ce que furent l’Apocalypse de Baruch ou l’évangile de Thomas. Or ces livres aussi étaient lus avec peut-être la même attention que ceux qui aujourd’hui font partie de LA Bible.

Alors, si celle-ci, comme une arche chargée d’archives, a fait traverser les siècles à nombre de textes qui furent et restent inlassablement lus, commentés, expliqués et prêchés, elle peut aussi être comparée à un iceberg dont nous ne connaissons que la partie émergée. Il y eut dans les siècles passés d’autres livres composés par d’autres croyants, des livres qu’il nous est aujourd’hui donné de lire car ils ont été miraculeusement retrouvés.

Car ils furent nombreux ces croyants écrivains. En témoigne le dernier verset de nos évangiles.

Jean-Pierre Sternberger
Bibliste régional - Centre Alpes Rhône

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