La Fraternité spirituelle des Veilleurs
La fraternité spirituelle des Veilleurs vient en 2023 de fêter ses 100 ans. 100 ans de vie pour une fraternité, c’est un beau témoignage de vitalité avec ses groupes régionaux, belge, suisse, composés de veilleurs disséminés dans les quatre coins de nos pays respectifs.
Ce centenaire a été fêté à la paroisse de l’Oratoire à Paris en mars dernier, avec les engagements du ministère du 7e prieur, le pasteur Patrick Aublet, bien connu des Clermontois, qui prenait la suite de Claude Caux qui avait elle-même succédé à Daniel Bourguet pour ne citer que ceux-là.
Joie, simplicité et miséricorde
L’Oratoire était en effet la paroisse de Wilfred Monod, son ministre, fondateur avec son fils Théodore de cette fraternité. Wilfred était un pionnier de l’œcuménisme et du christianisme social. Théodore est plus connu aujourd’hui que son père par ses travaux de scientifique naturaliste au muséum d’histoire naturelle. Écoutons-le dans une intervention à une retraite des Veilleurs en 1993 :
« Le but, l’idéal, l’essentiel des Veilleurs c’est d’aider ceux qui souhaitent progresser dans la vie spirituelle ou entretenir celle-ci, parce que les Veilleurs c’est avant tout un climat, une vie ; ce n’est pas une théologie ou une philosophie : c’est tout à fait autre chose : un climat qui se résume dans notre devise « joie simplicité miséricorde ». » : l’esprit des béatitudes.
La création de la fraternité correspondait à un besoin de fournir un cadre et des outils pour développer la méditation de la Bible, la prière et la vie spirituelle parmi les étudiants de la faculté de théologie de Montauban. Aujourd’hui la vie de la fraternité s’organise autour d’une règle qui rythme la journée en trois temps - dont lecture et méditation de la Bible, prière, récitation des béatitudes à midi en communion avec les autres veilleurs et communautés - de rencontres régionales et générales et de la parution d’un bulletin régulier.
Une autre façon de vivre sa spiritualité
Les origines, chemins spirituels et recherches des veilleurs sont divers. En ce qui me concerne, j’ai moi-même pris l’engagement de veilleur à la recherche d’une spiritualité pas toujours très nourrie dans les paroisses réformées et de l’EPUdF que j’ai fréquentées au hasard de mes mutations professionnelles.
Cet engagement me donne un cadre de vie et est le socle d’enracinement des services que je prends. Ensuite, avec les rencontres, la fraternité devient au fil du temps plus présente et plus aidante. Joie de se retrouver avec des semblables, simplicité des échanges, miséricorde des instants de communion entre nous.
Chaque rencontre générale comprend l’accueil des novices et des nouveaux observants, des apports d’approfondissement et de réflexion - par exemple à Paris, entre autres contributions, la conférence de Frédéric Rognon sur « Quelle spiritualité monastique pour notre temps, face au besoin du monde et de l’Église ? » - et se clôt par un culte avec Sainte Cène.
Et notre chemin de veilleurs partagé avec les communautés protestantes est véritablement celui-ci : « Prie et travaille pour qu’il règne, que dans ta journée labeur et repos soient vivifiés par la parole de Dieu, maintiens en tout le silence intérieur pour demeurer en Christ pénètre toi de l’esprit des béatitudes : joie, simplicité et miséricorde. »
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