C’est en toi que je prends plaisir *
La voix qui crie dans le désert ne s’est pas éteinte avec le dernier souffle de vent qui la portait. Et tout comme le grain de sable qui semble n’être rien mais devient l’immensité du désert, ce cri emplit la terre avec la multitude de ceux qui la propagent.
Mais, ce cri est-il celui de l’alarme ?
Celle de la fin du monde, celle de la fin d’un monde ? Est-ce le cri d’alarme d’une planète à bout de souffle ou plutôt celui d’un peuple qui n’en peut plus des systèmes qu’il a mis en place et qui ne sait plus comment en sortir ?
Ce cri est-il celui de l’angoisse ?
Celle d’un avenir incertain ?
Celle du temps jadis qui est parti et qui ne reviendra plus ?
Il est si rassurant d’aller vers ce que l’on connaît, ce qui est familier et si angoissant d’aller vers l’inconnu. Cette année s’achève mais la prochaine ne sera-t-elle pas pire ?
Ce cri est-il celui de la culpabilité ?
Coupable de ne pas en avoir fait plus, ne pas en avoir fait moins. Coupable au final d’être. Pécheur, diront certains, perdu diront d’autre, mauvais et fautif pour tous.
Alarme, angoisse, culpabilité sont les cris qui me plongent dans le désert alors que la voix qui crie m’appelle à en sortir.
Cette voix m’appelle comme la fin de cette année m’appelle à accueillir la suivante, dans la confiance et dans l’espérance. Car au milieu de ce désert l’eau jaillit. Une eau rafraichissante comme la parole de Dieu qui vient rafraichir l’âme desséchée par les cris.
Une voix qui résonne
Au milieu de ce désert, la voix ne s’éteint pas, mais est portée par une seconde. Celle dont on ne peut dire d’où elle vient si ce n’est du dedans de moi. Cette voix qui descend du ciel, à moins que ce ne soit mon âme qui la rejoint dans son point le plus haut, vient me redire la juste place où je peux me tenir.
Non pas dans l’alarme, l’angoisse, ou dans la culpabilité, mais la sécurité, le réconfort et l’amour de celui qui me dit « Tu es mon enfant bien-aimé, c’est en toi que je prends plaisir ». C’est en moi qu’il prend plaisir. Pas en celui que je devrais être, pas celui que je fantasme d’être, pas celui que d’autres me demandent d’être. Juste celui que je suis.
C’est en moi qu’il prend plaisir, en celui que je suis aujourd’hui et qui est déjà celui qui sera demain.
Comme je l’aime ce Dieu qui est celui qui sera et qui m’invite à être comme lui !
* Matthieu 3.1-17
En savoir plus
Aller sur le site de l'Église protestante de la Réunion : http://www.egliseprotestante.re/