Vivre aujourd'hui !
En ce temps que nous vivons, je résiste à me poser la question de savoir ce que sera demain.
En ce temps que nous vivons, je résiste à me poser la question de savoir ce que sera demain. Car penser à demain permet de s’évader dans un avenir dont nous ne savons rien, de se rassurer à partir d’hypothèses souvent prometteuses ou, au contraire, de nourrir une angoisse qui, chez certains, fait vivre.
Je m’interrogerais plutôt sur notre « aujourd’hui ». Comment vivons-nous le temps présent ? De quoi est fait notre jour ? À n’en pas douter, il est rempli d’informations sur la crise sanitaire, de réflexions sur les adaptations nécessaires de nos modes de vie, de travail, de sociabilité, d’interrogations sur nos états de santé. Il est également l’occasion, parfois, de juger le comportement d’autrui, de sa responsabilité ou de sa négligence ou son insouciance, au risque de ne vivre son quotidien qu’en entretenant ses propres peurs.
Nos modes de vie communautaires sont également affectés par cette situation inédite. Comme au printemps, nous nous interrogeons sur les moyens à mettre en œuvre pour conserver nos liens, poursuivre nos marches communes. Les conseils presbytéraux, dont beaucoup viennent d’être renouvelés, ont la charge spirituelle de guider l’Église. Qu’ils le fassent dans la prière et l’écoute de l’Esprit.
Une phrase de l’Évangile résonne : « Ne vous inquiétez pas pour le lendemain : le lendemain s’inquiétera de lui-même. À chaque jour suffit sa peine » (Matthieu 6.34). Loin d’être un appel à la résignation, à la fuite, voici, pour moi, une attitude de confiance envers celui que nous cherchons et qui nous fait vivre.