Pierre Blanzat, responsable du service des relations avec les Églises chrétiennes
Rencontre avec Pierre Blanzat, responsable du service des relations avec les Églises chrétiennes et co-secrétaire du Conseil d’Églises chrétiennes en France.
Pierre, présente-nous ton parcours ecclésial/pastoral ?
Après des études d’architecte, c’est à l’âge du service militaire que plusieurs choix importants se sont posés pour moi. D’abord le choix résolu de la non-violence qui m’a fait opter pour l’objection de conscience et découvrir la pensée de Luther King et Gandhi. Ensuite, l’envie d’explorer un « engagement pour Dieu à plein temps », une question qui me travaillait profondément à mesure que grandissaient mes engagements au sein des Groupes bibliques universitaires et du renouveau charismatique. Enfin, last but not least, l’engagement avec Charline, que j’ai épousée il y aura bientôt 30 ans !
Après un service civil à la Ligue pour la lecture de la Bible, je me suis donc lancé dans l’aventure théologique à Montpellier puis au Canada (dans une faculté catholique !). Il s’est ensuivi un ministère en paroisse où j’ai été très heureux : à Nice, à Montélimar et, enfin, à Lyon pendant dix ans. Je suis infiniment reconnaissant pour l’incroyable diversité et richesse de rencontres et d’amitiés, mais aussi pour les occasions de collaborations avec d’autres Églises.
Pourquoi cette importance de l’œcuménisme dans ton ministère ?
J’ai l’impression d’être tombé dans la marmite très tôt ! D’abord dans le chaudron de la diversité protestante et évangélique, puis dans celui de nos sœurs et frères anglicans, catholiques, orthodoxes et orientaux. Ces expériences ont profondément élargi mon regard, enrichi ma prière, questionné mes idées reçues, mais aussi fortifié mon identité protestante en m’aidant à en saisir les vraies richesses et aussi – parfois douloureusement – les vraies faiblesses. Tous les chrétiens se réclament du Christ, fort heureusement il échappe radicalement à toute mainmise ! Si Christ seul est notre unité, il est aussi notre chemin : on peut partager nos failles aussi bien que nos forces. Le chemin est parfois escarpé, mais nous aide à nous libérer de l’encombrante cuirasse avec laquelle nous abordons parfois les autres. C’est une invitation à voyager plus léger… et j’aime bien les voyages !
Peux-tu nous en dire un peu plus sur le poste que tu occupes depuis le mois d’octobre ?
De fait, je voyage pas mal pour rencontrer et encourager les acteurs œcuméniques un peu partout ; découvrir des initiatives originales et les faire connaître. Le service des relations avec les Églises chrétiennes, dont je suis responsable, accompagne la mission du lien fédératif et une part du développement territorial de la Fédération dans les régions. Il a vocation aussi à tisser des liens de confiance à l’intérieur de la grande famille protestante évangélique avec des Églises de plus en plus diverses et nombreuses, membres ou non de la FPF. C’est un vrai défi et un chantier passionnant car le protestantisme est en pleine mutation ! Je suis chargé d’assurer une veille active sur les dialogues œcuméniques nationaux et internationaux, ce qui est très stimulant théologiquement. Enfin, comme co-secrétaire du Conseil d’Églises chrétiennes en France, je prends part à cette plateforme unique de dialogue, d’initiatives et de prise de parole qui unit catholiques, orthodoxes, protestants et évangéliques… Je me sens très privilégié de pouvoir passer mon temps à méditer en pratique la prière du Christ : « Que tous soient un ! »