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Retour sur

Une pastorale nationale en Alsace

27 août 2024

Les pasteurs sont partis trois jours découvrir d’étonnants collègues de toute la France et parler écologie.

La délégation CAR devant l’église (protestante !) de Bouxwiller
La délégation CAR devant l’église (protestante !) de Bouxwiller

« Venez à l’écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. » (Marc 6.31) Dimanche 26 mai, la moitié des pasteurs ont déserté leurs paroisses. À toutes celles et ceux qui font vivre l’Église locale en leur absence, un grand merci !

Pendant ce temps, nous partons pour une grande première : une pastorale nationale. Les pasteurs de la France entière, de l’EPUdF, mais aussi de sa sœur jumelle l’UEPAL (Union des Églises protestantes d’Alsace-Lorraine), sont invités à Strasbourg le 27 mai. De plus, notre région Centre-Alpes-Rhône, qui fait bien les choses, a décidé d’affréter un car depuis Valence et Lyon, et d’organiser sa pastorale régionale les deux jours qui précèdent, à Bouxwiller dans le nord de l’Alsace.

À la rencontre d’un protestantisme un peu différent

Que font les pasteurs en pastorale ? Ce temps peut être centré sur une réflexion théologique, ou sur un ressourcement spirituel ; mais ici tout est donné au partage d’expériences et à la découverte. Partis à 24, nous vivons ensemble sept heures de car. Lors de belles rencontres, les luthériens alsaciens nous partagent leur foi et leur hospitalité. Nos hôtes nous préparent des repas magnifiques : charcuterie, Picon bière, kouglof, et tarte flambée - flammekueche… Un souvenir intense encore, la marche sous la pluie jusqu’au château de Lichtenberg.

Les deux cultes luthériens m’ont dépaysé : des cantiques en allemand, des tableaux à l’huile représentant chaque apôtre. Les temples s’appellent des églises ; et l’église protestante du village se repère parce qu’elle est plus grande que l’église catholique. Quelle libération pour moi de voir qu’il n’existe pas une façon unique d’être protestant ! Cela m’autorise à aimer aussi l’aube blanche, les images et le signe de croix...

Une Prix Nobel pour ouvrir les consciences

Lundi nous rejoignons Strasbourg et 300 pasteurs dans l’église Saint Paul, réformée malgré son nom, et qui a les vitraux, le style néogothique et la dimension d’une cathédrale. Avec joie j’y retrouve des amis dispersés d’autres régions. Esther Duflo, prix Nobel 2019, pour ses statistiques de terrain en microéconomie du développement, présente l’impact du réchauffement climatique sur la pauvreté. La température devient mortelle vers 50 °C ; les estimations prévoient 6 millions de morts. Les plus touchés seront les pays déjà caniculaires d’Afrique et d’Asie du Sud-Est, déjà les plus pauvres. Atténuer le réchauffement ne serait-ce que de quelques degrés sauverait des vies. En outre, il faut financer l’adaptation au changement climatique. Esther Duflo soutient la taxation des milliardaires et des multinationales. Elle défend l’idée de distribuer directement l’argent aux gens, au lieu de vouloir un contrôle centralisé des dépenses. Elle lance un appel aux Églises locales. Végétarien, le déjeuner est servi dans des bocaux réutilisables.

Fatigués mais revigorés !

Nous arrivons à minuit à Lyon, c’est-à-dire souvent encore à quelques heures de route nocturne de la maison. L’œil brille, les idées bouillonnent, et le cœur brûle de toutes ces découvertes. « Les renards ont des tanières, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas où poser sa tête. » (Matthieu 8.20)

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Nicolas Caudal
Pasteur du Puy-en-Velay

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