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Rencontre avec

Robin Sautter, nouveau président du Conseil régional Centre Alpes Rhône

01 juin 2023

Lors du Synode régional de 2022 réuni à Vogüé, Robin Sautter a été élu lors d’élections complémentaires pour le conseil régional. En effet, il avait été discerné quelque temps auparavant pour prendre la charge de président du conseil régional, à la suite de Franck Honegger qui quitte ses fonctions le 30 juin prochain.

Robin, tu as donc été discerné pour devenir le prochain président du conseil régional de la région Centre-Alpes-Rhône à la suite de Franck Honegger. Tu vas prendre ce poste au 1er juillet, il est donc temps de faire plus ample connaissance avec toi.

Robin, qui es-tu ?

Âgé de 44 ans, j’ai grandi dans une famille protestante plutôt pratiquante et je suis le troisième d’une « adelphie » de cinq enfants. Avec un père officier de marine, notre famille a souvent déménagé et j’ai ainsi vécu entre Brest, Toulon et la région parisienne (en faisant deux fois le tour !). La vie paroissiale faisait du lien entre ces différents lieux. L’Église a été moi pour une sorte de famille élargie qui permet de grandir avec un horizon plus large. Quant au scoutisme, il a été une grande école de responsabilisation, en prolongeant la liberté offerte par mes déplacements à vélo dès le collège et en me faisant rencontrer plein de personnes formidables, dont celle qui est devenue ma femme ! Aujourd’hui nos trois filles sont elles-mêmes engagées aux éclaireuses et éclaireurs unionistes.

 

Comment en es-tu arrivé à te lancer dans des études de théologie ? Avais-tu envisagé une autre « carrière » ?

Marqué par un grand père pasteur assez impressionnant, j’étais attiré par cette profession tout en ne me considérant absolument pas à la hauteur ! Je me souviens en particulier d’un jour où le pasteur avait dû annoncer, un dimanche matin au culte, le décès accidentel d’une catéchumène de la paroisse. Je m’étais mis à la place du pasteur en me demandant comment il faisait pour gérer cette tâche si difficile… Après le bac j’ai été accepté en classes préparatoires à Paris puis j’ai intégré l’école des Arts et Métiers. Les deux années passées dans l’ancien monastère de Cluny ont finalement été le théâtre d’un changement d’orientation vers la théologie : à peine obtenu mon diplôme d’ingénieur, j’ai plongé dans la théologie à la faculté de Paris (IPT).

@DR - En pastorale de l'Ensemble Dauphiné-Vivarais

 

Quels ont été tes axes prioritaires dans les lieux où tu es passé ?

« Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Jésus-Christ. » (Galates 3.28)

Ce verset est pour moi fondamental et il m’accompagne depuis le début de mon ministère. Là où nous cherchons toujours à comparer, là où la technique et l’administration nous fichent pour mieux nous différencier, là où nous avons du mal à accueillir celui qui est différent, Dieu nous aime toutes et tous tels que nous sommes. Aucune frontière humaine n’est infranchissable pour Dieu.

@DR - Notre nouveau président à vélo

Vivre en Jésus-Christ, c’est prendre conscience que nous sommes un, c’est prendre conscience de ce qui nous relie positivement les uns aux autres. Je crois que l’Église doit essayer d’être ce lieu où chacun se sent chez soi, quels que soient son âge, son origine ou son niveau de vie. C’est évidemment un idéal qui se confronte sans cesse à la réalité, mais je continuerai à mettre mon enthousiasme et ma foi au service de cet idéal.

 

Durant ces années pastorales, l’Église verte a occupé une bonne partie de ton ministère, de ton engagement, est-ce que tu peux nous en dire plus ?

L’idée d’Église verte a émergé dans la tête d’un petit groupe œcuménique qui s’était mobilisé à l’occasion de la COP21 à Paris en 2015. Il a pu s’appuyer sur le réseau Bible et Création que nous avions lancé plusieurs années avant au sein de l’Église protestante unie pour réamorcer le travail théologique sur la place de l’humain au sein de la création, mais aussi pour questionner la présence au monde de l’Église vis-à-vis des enjeux écologiques. Lorsque je suis arrivé à Romans en juillet 2016, le projet était déjà bien avancé et j’ai préféré annoncer la couleur à la paroisse : si vous m’acceptez comme pasteur, il faudra aussi accepter que ce sujet prenne une place importante dans mon ministère ! Surpris, mais curieux, ils ont accepté et la paroisse tout entière a été par la suite un soutien formidable dans le déploiement de l’outil Église verte. Le 4 octobre prochain, à l’occasion de l’assemblée générale d’Église verte, je quitterai mes fonctions de président pour me rendre vraiment disponible à la région Centre-Alpes-Rhône.

 

@FPA - Franck Honegger et Robin Sautter : passage de relais

Il y a plusieurs mois tu as été contacté car discerné pour prendre la charge de président du conseil régional de notre grande région : comment envisages-tu cette prise de fonction ?

L’appel reçu a été un choc. Nous étions dans une belle lancée avec la paroisse de Romans et il était envisagé que je reste encore au moins deux ans. J’ai donc un peu d’appréhension à changer de poste… D’un autre côté je crois que sans un électrochoc je n’aurais jamais accepté un tel défi et depuis le dernier synode régional je découvre progressivement la richesse humaine de notre région. Je sais que je ne serai pas seul et je remercie déjà toutes les personnes qui se démènent actuellement pour que la transition avec Franck Honegger se passe au mieux.

 

Aurais-tu une vision, un souhait, pour notre Église en Centre-Alpes-Rhône ?

Nos paroisses vivent des temps de mutation qui sont éprouvants. Le niveau régional ne peut pas résoudre tous les problèmes, mais il peut encourager et veiller à ce que les paroisses ne se replient pas sur elles-mêmes. En me déplaçant le plus possible sur le terrain et avec la belle collégialité du conseil régional, je voudrais que nous renforcions ce lien d’interdépendance qui fait toute la force et la singularité de notre Église.

En savoir plus

Biographie express :

Naissance : 15 février 1979 à Échirolles (38)

Entrée dans le ministère : proposanat en 2006, reconnaissance de ministère en 2008

but dengagement à Église verte : 2016

Trois enfants de 18, 14 et 11 ans.

 

Changements de paroisse :

– 2005-2006 : stage à Lille-Fives

– 2006-2014 : Arras-Wanquetin

– 2014-2016 : Tönisvorst (en Allemagne)

– 2016-2023 : Romans

Propos recueillis par Nicole Roulland-Rupp
Magazine Réveil

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