Culte gospel

Le printemps fleurit !

01 juin 2021

L’Église de Lyon Rive gauche avait décidé de saluer le printemps avec un culte gospel, au Grand temple, le 1er mai. Récit sous forme poétique de ce moment porté par la voix de Sabine Kouli et le chœur Jaama.

Le muguet tangue son bonheur dans les larmes salées des nuages. Le lis des vallées laisse s’envoler ses discrètes clochettes dans les rues désertes de Lyon afin d’annoncer la venue des beaux jours. Lugdunum rugit. L’emblème du 1er mai s’enflamme, et les notes de musique des blancs grelots glissent sur la place Bellecour, sur la place des Terreaux et sur le parvis du Grand temple.

Dehors, il pleut

Pluie battante, trottoirs patinant, parapluies présents, passants absents ? Où sont-ils ? La réponse est dans la bouche de Victor Augagneur. Le député autoritaire montre du doigt énergiquement l’œuvre de Gaspard André. Bâtiment numéro 3, lieu rassemblant les voix des protestants. Aujourd’hui, elles se mélangent à la voix du gospel.

Dehors, il pleut.

À l’intérieur, le grand orgue de l’artisan Joseph Merklin baigne dans le soleil s’échappant du chœur Jaama. En swahili, ce nom signifie « famille ». Je traduis en français, la famille est ici, la vitalité est ici, et l’amour mouille ses ailes ici. Les racines africaines et afro-américaines s’enracinent dans les bancs en bois de la paroisse. Les arbres parlent de nouveau. Un bourgeon d’une voix togolaise fleurit, il se nomme Sabine Kouli. Vive la reine ! Vive la reine et sa chorale ! Vive la reine et ses abeilles ! Ses abeilles jettent du miel dans les cœurs des spectateurs harassés par la fleur sans effluve appelée Covid-19.

Un temple plein de nectar

La ruche est vide. Le temple est plein de nectar. Des hectares de terre enterrent les péchés des croyants et le pianiste Wilfrid hisse les pépites des quatre vertus cardinales au centre de la coupole vitrée. Un arc-en-ciel souffle sur l’ombre, la lumière rit aux éclats.

Claquement de doigts, la foule s’enroule dans la houle de bourdonnement où les âmes malades retrouvent le goût, l’ouïe, la vue, le toucher et l’odorat. Ah ! L’aura du gospel frappe de plein fouet les Lyonnais.

Oui, j’y étais. Sans aucun doute, j’ai goûté l’or jaune. Certainement, j’ai dansé sur les voix du chœur. Affirmativement, mon cœur se sent bien. Évidemment, le muguet pousse dans le Grand temple de Lyon.

Alexandrine Rajinthan
Lyon Rive gauche

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