Le devoir de la fraternité humaine
Sur l’invitation du groupe interreligieux du pays viennois, Azzedine Gaci, universitaire et recteur de la mosquée Othman de Villeurbanne et Christian Delorme, prêtre du diocèse de Lyon ont animé une conférence-débat autour de « la fraternité humaine, valeur religieuse, valeur républicaine ? »
Pour la satisfaction des organisateurs, l’auditoire, venu en nombre, était multicultuel, mixte et avec, notamment, des femmes musulmanes, voilées ou pas.
L’humanité a été créée très diverse par Dieu. La fraternité non familiale présente dans les deux religions, est une valeur universelle et s’éprouve dans la diversité. De nombreuses sourates l’ont illustrée. Jésus l’étend à ses disciples, ses frères. Les croyants se considèrent comme frères et sœurs. Sans cette fraternité, la cohabitation peut être difficile.
Quittant le champ religieux, cette notion se retrouve également dans la vie de la cité. Zeus et Jupiter sont pour les Grecs et les Romains, le père, ce qui sous-entend déjà ce lien fraternel. Héritière de ces civilisations, la France est le seul pays à avoir inscrit, en 1848, dans sa devise républicaine, à la suite des mots liberté et égalité qui sont des droits, le terme de fraternité qui est, lui, un devoir. Elle vient, alors, donner le vrai sens aux deux premières valeurs.
L’écueil du sous-entendu « l’islam n’est pas compatible avec la République » n’a pas été évoqué, les orateurs et l’ensemble du public étant plus attachés à la valeur de fraternité. Si certaines sourates ainsi que certains versets font appel à la haine, il faut savoir les contextualiser. Le plus important pour l’assemblée est de lutter contre l’« islamo-anxiété » véhiculée par les réseaux sociaux, de cesser de s’exclure mutuellement et d’apprendre à vivre ensemble, de construire ensemble, paisiblement, dans le respect de l’autre.