L'hospitalité, signe de la vitalité de l'Eglise
"Reposez-vous sous cet arbre". Cette invitationd'Abraham aux trois visiteurs étrangers (Genèse 18,4) est empreinte de respect envers ces inconnus, mais elle est aussi totalement ritualisée. Il faut dire que l'hospitalité était, au Proche-Orient, très codifiée : accueil, invitation, repas, remerciements... Il était inconvenant de ne pas voir l'étranger arriver, de ne pas l'inviter chez soi et de ne rien lui offrir. L'hospitalité était également une source de bénédiction et de transformation. Abraham et Sara en ont fait l'expérience puisque, suite à cette rencontre, un fils leur est né.
Toute civilisation connait cette hospitalité, due à toute personne arrivant au seuil d'une maison. Sauf qu'aujourd'hui, nous sommes englués dans une période de repli identitaire et l'hopitalité est mise à mal par la xénophobie, la peur, le rejet savamment entretenu par des courants religieux ou politiques. Finalement, on n'accueille plus chez soi que des personnes qu'on connait ! Pourtant, le chemin des humains n'est fait que de carrefours comme autant de rencontres à vivre, de découvertes possibles, de bénédictions promises.
L'accueil dans nos Eglises est ainsi une des mesures de la vitalité de nos communautés et il répond à l'une de ses vocations. Par-delà les autres, c'est la possibilité d'une rencontre de l'Autre, de Celui qui donne sens à notre vie personnelle et communautaire. En cette période estivale, que nos portes restent ouvertes, qu'avec le soleil pénètrent en nos lieux la chaleur d'un sourire et la fraicheur d'une rencontre.
Franck Honegger,
Président du Conseil régional