L’Écriture, pierre angulaire et pierre d’achoppement
Un colloque œcuménique de deux jours s’est tenu à l’université catholique de Lyon du 15 au 18 novembre. Il était encadré par des rencontres entre les délégués œcuméniques des différentes régions françaises.
L’Écriture doit être interprétée pour devenir Parole de vie et Élisabeth Parmentier, professeure à Genève, nous a présenté différentes méthodes de lecture biblique. Des représentants d’autres confessions ont réagi à ses propos. Ils ont constaté le dépassement des condamnations doctrinales réciproques qu’ont permis les lectures en commun, le recours à la connaissance historique des contextes d’écriture, les travaux des théologiens qui ont abouti à des documents d’accord, comme celui sur la doctrine de la justification en 1999. Le langage de l’homme est insuffisant pour dire qui est Dieu et passer du sens du texte à sa signification est un travail à reprendre sans cesse.
Exégèse, dogme, autorité
La deuxième journée a abordé les rapports parfois conflictuels entre exégèse, dogme et autorité. Pour les catholiques, le magistère a le monopole de l’interprétation authentique, mais le développement de l’exégèse historico-critique permet une certaine liberté par rapport à la tradition. Pour les orthodoxes, les définitions dogmatiques des conciles et des Pères sont là pour défendre la foi mise en péril. Les deux conférenciers déplorent le manque de formation biblique et théologique des croyants et même des autorités ecclésiales !
L’unité du monde au centre
Une conférence et des débats nous ont ensuite recentrés sur les perspectives pour l’unité des chrétiens et les conversions nécessaires. Cette unité est à élargir, vers les chrétiens qui vivent leur foi en dehors des Églises ou des traditions reconnues. L’unité visée est celle du monde. La plénitude de l’Église est à compléter : sacrement de l’ordre, ordinations féminines, hospitalité eucharistique manquent à l’une ou à l’autre des Églises.