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Musique

Impressions, soleil levant

01 février 2020

Dimanche 29 décembre, au temple de Saint-Étienne, l’Église malgache de France (FPMA) et l’EPU de Saint-Étienne–Forez avaient invité le pasteur Rabetafika de l’Église missionnaire d’Osaka (Japon) pour un récital de Noël.

Plus d’une vingtaine de chants était au programme. Une rencontre?! Une expérience…

L’enfer a toujours suscité des représentations picturales fascinantes. Depuis Sandro Botticelli qui en a dressé la carte et jusqu’à Gustave Doré qui en a organisé la visite, les Jérôme Bosch et autres, Fra Angelico, Giotto, Memling n’ont pas été en reste pour nous en annoncer les croustillantes saveurs. Leurs peintures nous révèlent des détails fascinants dans lesquels nos imaginations crédules pénètrent sans aucune forme de résistance.

 FDD

Le paradis à portée d’oreille

La représentation du paradis se révèle a contrario beaucoup plus ennuyeuse, nous proposant une cohorte de petits anges plantés dans un ciel blafard qui bientôt nous ennuient. Concernant l’Eden, l’imagination créatrice demeure sinon sèche, du moins dubitative. Le paradis n’est pas au bout du pinceau. Mais peut-être à portée d’oreille.

La musique céleste devrait proposer un moment suspendu entre une Espérance de vérité dont elle serait l’imploration suppliante et l’assurance d’un Amour inconditionnel dont elle serait le témoin zélé.

Une maîtrise disciplinée

Rabetafika s’avance sur la scène. Il se met à chanter. Haut et bas, aigus et graves sont tenus dans une lutte antagoniste maîtrisée. Une gestuelle ferme et disciplinée montrant la fidélité d’un corps accordé à sa voix, les pieds bien plantés, un ventre arrondi par un air mesuré qui joue avec un larynx tendu/détendu aux tessitures ébouriffantes, un port de tête qui fait résonner des notes vertigineuses. Un récital qui a vibré à la manière d’une Annonce tant attendue et qui semble s’être dévoilée par la voix d’un homme, au clair avec ses attentes joyeuses d’un Dieu d’avenir. Merci au pasteur Rabetafika pour ce moment immobile, tout en pudeur, qui nous a fait toucher des tympans l’indicible.

François Delorme-Duc
Saint-Étienne

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