Fin des rencontres de la Mirly

Du 1^er colloque à Valence les 27-28 janvier 1990 : « Chômage et avenir du travail », au 31^e, en vidéoconférence, « Après le Covid : le travail demain : servir les autres et notre planète », les Rencontres de la Mirly ont rassemblé une cinquantaine de participants chaque année. Le déclin de participation depuis lors a motivé cette décision difficile.

Une inspiration première

La Mirly (Mission dans l’industrie de la région lyonnaise) est née au sein du Foyer protestant de la Duchère à Lyon. En 1983, le pasteur Guy Bottinelli vient occuper le nouveau poste de MI (Mission dans l’industrie de la FPF) à Lyon. 1984 voit se créer Lyre (Lyon recherche emploi), et Mirly : « Rencontres-formation ; groupes d’accueil et d’accompagnement aux personnes en recherche d’emploi ; échanges européens entre travailleurs... Il ne s’agit pas d’évangéliser le monde du travail… mais d’offrir à des chrétiens et des indifférents la possibilité de se rencontrer et d’agir dans le domaine de l’économie et du chômage ».

Des temps de partages et de rencontres

Pendant 33 ans, les Rencontres de la Mirly ont lieu durant un week-end annuel, sur un thème du travail et de l’économie. Sociologues, experts du travail, philosophes... apportent leur expertise. Des témoignages aident à rester au niveau pratique. L’organisation de petits groupes rend possible l’expression de tous. Autre originalité, le dimanche matin, biblistes ou théologiens animent des échanges sur le thème, aux plans biblique, théologique, voire religieux.

Tout au long de ces années, beaucoup de remerciements : « Les témoignages m’ont beaucoup touché. Pas si courant que salariés et patrons viennent parler de la manière dont ils vivent le travail. Une richesse rare… »

Des modifications sociétales

Après la période Covid, comme si un ressort s’était cassé, la fréquentation chute.

Des explications ? Les changements d’attitudes vis-à-vis du travail ; les changements de relations entre le salarié et sa société ; les changements des conditions de travail et l’introduction du télétravail...) ; les modifications de l’équilibre entre travail et vie familiale ; le « zapping » du temps court (un week-end entier pour discuter !). Tous ces thèmes ont été évoqués...

Le pasteur Guy Bottinelli n’a pas été remplacé en son temps. Un constat : dans ce domaine, il est difficile pour une équipe de bénévoles de se passer, à terme, de temps de permanent pour inspirer, inventer et mettre en œuvre une nouvelle dynamique.

Mais les chrétiens ont toujours quelque chose à dire !

Nous passons une grande partie de notre vie au travail. Si nous voulons mieux comprendre les conditions dans lesquelles nous exerçons notre métier – et les modifier, il faut pouvoir en parler, s’informer, se confronter fraternellement, mais sans concessions. Dans cette confrontation, les idoles doivent être démasquées, les principes évangéliques réaffirmés et mis en pratique. Telle était la mission de la Mirly : témoigner qu’au nom de l’Évangile, les chrétiens ont quelque chose à dire et mettre en œuvre. Comment ?

Qui inventera le format pour, aujourd’hui, rassembler et reprendre cette occasion de développement personnel à la lumière de l’Évangile, dans notre région ? À de nouvelles générations de reprendre ces questions.