Explosion à Beyrouth, la crise de trop

Au Moyen-Orient, dans un contexte de tensions géopolitiques fortes, la pandémie du Covid-19 est venue frapper des pays déjà bouleversés par de graves crises. Les mesures de prévention et de confinement ont un impact considérable sur les conditions de vie déjà précaires de millions de personnes. La situation du Liban est particulièrement révélatrice. En effet depuis l’automne dernier, le Liban s’enfonce dans une crise majeure : faillite de l’État, chute de la livre libanaise, inflation galopante, augmentation du chômage, baisse des revenus, restrictions bancaires… Avec l’arrêt de l’activité économique liée au confinement, plus de 50 % des Libanais se trouvent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté.

Forte contestation sociale

Cette situation difficile avait engendré dès le mois d’octobre 2019 un mouvement de contestation sociale pacifique dirigée contre le système politique, accusé de corruption et d’incompétence. Les Églises avaient officiellement soutenu les revendications des manifestants qui aboutirent à la chute du gouvernement et l’exigence de la formation d’un nouveau gouvernement « technocratique » et non politisé. En raison du confinement, la contestation s’était arrêtée, mais dès le début du dé-confinement des heurts violents se produisirent à Tripoli.

Engagement des protestants

Depuis la terrible explosion qui s’est produite le mardi 4 août et qui a dévasté une grande partie de la ville de Beyrouth, faisant de nombreuses victimes et sans-abri, l’ACO a intensément échangé avec ses partenaires sur place et avec les acteurs du protestantisme français. Plusieurs projets spécifiques d’aide aux sinistrés, via les Églises protestantes et leurs œuvres, sont déjà en cours de déploiement. Ces projets sont possibles grâce aux actions antérieures menées par les Églises auprès de familles. La connaissance du terrain et des personnes, les outils et les réseaux pour agir sont donc là.