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Édouard André, un Nîmois à Paris

16 janvier 2017

Issu d’une famille de banquier originaire de Nîmes, Édouard André est un amateur d’art reconnu. Son hôtel particulier est devenu un des musées les plus célèbres de Paris. Partons à la découverte de collectionneur éclectique. 

Édouard André par Winterhalter
Édouard André par Winterhalter
(©wikimedia)

Qui ne connaît pas le célèbre musée Jacquemart-André et sa prestigieuse adresse au 158 boulevard Haussmann ? Mais savez-vous que cet hôtel particulier, et les collections qu’il renferme, a été construit par un enfant du Gard ? Édouard André est issu d’une famille de banquier de Nîmes. Leur immense fortune en fait un des soutiens majeurs du Second Empire et ils participent à la modernisation de la France.

Les fortunes protestantes au service de l’État

Édouard André fait ses études à l’école militaire de Saint-Cyr. Il participe aux campagnes d’Italie et du Mexique. Lorsqu’il quitte l’armée, il rentre dans les affaires familiales. Banquier et homme d’affaires, sa fortune lui permet de commencer une collection d’œuvres d’art.

Lorsque son père meurt en 1864, il devient, à sa place, député du Gard pour l’arrondissement du Vigan. Et cela, jusqu’à la fin du Second Empire dont il est un défenseur acharné. Il tente une dernière fois de se présenter aux élections en 1876, mais est battu. Il quitte définitivement la carrière politique.

De 1869 à 1875, il demande à l’architecte Parent de lui construire un hôtel particulier à la fois imposant et moderne, utilisant tous les progrès de l’époque, pour y organiser de somptueuses réceptions et abriter ses collections. Le décor y est théâtral. En 1872, André, amateur d’art, a racheté la « Gazette des Beaux-Arts » et pris la direction de l’Union centrale des arts décoratifs.

La naissance d’un collectionneur

Un des salons de l'hôtel particulier
Un des salons de l'hôtel particulier
(©Chastan)

Il conçoit alors le projet de constituer une collection de tableaux, de sculptures, de tapisseries et d’objets d’art du XVIIIe siècle. En 1881, il épouse Nélie Jacquemart, une jeune artiste peintre qui s’associe aux projets de son mari. Ensemble, ils constituent méthodiquement leur collection, Nélie s’intéressant plus particulièrement à la peinture italienne, des primitifs des XIVe et XVe siècles à la Renaissance, correspondant à 124 œuvres sur les 137 tableaux italiens conservés à Paris. Parallèlement, ils aménagent leur demeure pour mettre en valeur, le mieux possible, leurs acquisitions.

En 1894 André meurt, laissant à Nélie l’achèvement du futur musée. Celle-ci prévoit en effet de léguer l’hôtel à l’Institut de France dans le souci de préserver l’intégrité de sa collection et de la faire découvrir au plus grand nombre, à condition qu’il soit ouvert au public et transformé en musée. À sa mort en 1912, Nélie Jacquemart légue l’ensemble de ce patrimoine (legs du 19 janvier 1912 réunissant la collection de l’hôtel et celle de l’abbaye de Chaalis) à l’Institut de France. Depuis 1913, date effective du legs, l’Institut de France et la Fondation Jacquemart-André s’efforcent de conserver, protéger et valoriser ce patrimoine, la disposition des lieux n’ayant pas été modifiée (mobilier conservé, « accrochage archéologique »).

Le 8 décembre 1913, il est inauguré en grande pompe par le Président de la République, Raymond Poincaré.

Nicolas BOUTIÉ
journal Le Cep

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