Bidim, Bible du dimanche avec le Chemin Neuf
Partager autour d’un texte biblique, sans jugement, sans interruption, juste avec le cœur.
Un lundi matin, il y a maintenant bien des années, après avoir déposé les enfants à l’école, je me dirige vers le temple de Chambéry pour y lire les textes bibliques prévus le dimanche suivant afin de mettre en route la réflexion pour ma prédication. Sur le chemin, je rattrape une maman. Elle se dirige, quant à elle, vers l’église catholique du Sacré-Cœur pour un temps de partage sur les textes bibliques du dimanche suivant, Bidim, Bible du dimanche. Alors, je change mes plans et file avec elle pour une lecture collective.
Durant plusieurs années, jusqu’au Covid, nous avons, lundi après lundi, partagé nos découvertes, nos ressentis en lien avec les textes de l’Évangile.
Face à face avec le texte
Après les salutations et le service d’une boisson chaude, nous lisons, à voix haute le texte, chacun notre tour, un ou deux versets dans une traduction très littérale. Puis, c’est un temps de silence d’une quinzaine de minutes pour intérioriser ce texte biblique, pour se laisser saisir, interpeller par un mot, une parole de Jésus ; se laisser bousculer par une interpellation, un personnage jusque-là ignoré ou oublié. La traduction choisie pouvant mettre en exergue des adjectifs, des verbes inattendus par rapport aux traductions habituelles.
Respect de la parole
Puis c’est le temps du partage. Il est parfois difficile de sortir de ce face à face avec le texte pour déposer nos découvertes, nos « pépites » comme les appelait l’animateur, prêtre du Chemin Neuf, devant les autres, comme si nous dévoilions un peu de notre intimité au groupe. J’ai découvert, avec les membres du Chemin Neuf, qui m’ont accueillie avec gentillesse, une lecture beaucoup plus spirituelle, plus personnelle, une lecture très différente de celle faite au sein de mon Église, historico-critique et intellectualisée.
Chacun partage et personne n’interrompt, personne ne commente, personne ne juge la parole déposée. Et chacun reçoit cette parole humaine qui peut intriguer, déplacer. Personne n’a la parole de Vérité, personne n’a tort puisque c’est avec le cœur que le texte biblique est reçu.
Souvent, ces temps de partage se terminaient par des remerciements pour les perspectives nouvelles envisagées.
Adaptation réformée
Trouvant le concept très nourrissant, je l’ai transposé, avec l’aval des amis du Chemin Neuf, au sein de l’Église protestante unie de Savoie. Tous les mardis midi, nous nous retrouvions à À Bible ouverte (ABO) pour un temps identique à Bidim, autour d’un repas et avec un public beaucoup plus réformé, même si des amis catholiques nous rejoignaient à l’occasion.
Et il n’est pas aisé de demander à des réformés de lire un texte biblique avec le cœur et de ne pas intervenir lors des apports personnels des « pépites » et découvertes.
Nous nous quittions après avoir lu le commentaire d’Antoine Nouis correspondant aux versets partagés.
J’ai vécu tous ces temps comme des cadeaux, permettant de me nourrir d’autres traditions de lecture, élargissant ainsi mon horizon.