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Mise en route (21)

« Au commencement était le Verbe »

01 septembre 2017

Il y a quelque chose de profondément émouvant, d’incroyablement vivant dans ce Verbe, cette Parole qui traverse l’épaisseur du temps et prend toutes sortes de relais pour venir rejoindre chacun là où il (en) est.

Ce n’est pas un verset spécifique qui m’a mis en marche – même si celui cité en titre est représentatif d’un ensemble de paroles, de textes, de prédications qui m’ont accompagné tout au long de ma vie. 

Enfant, je me souviens de « n’avoir pas compris grand-chose » à ce que me racontait mon grand-père pasteur ! Plus tard, lors de la préparation pour ma confirmation, à Grenoble, avec le pasteur Hughes Lehnebach, je me rappelle avoir dit « je ne sais pas très bien en quoi je crois, mais je m’engage à continuer à chercher ». Je suis resté fidèle à cette confession : Faire partie de l’Église, de cette communauté de chercheurs de sens, chercheurs de Dieu, participer à la rendre vivante, transmettre.

Je suis touché par ce que dit le pasteur lorsqu’un enfant est « présenté » à la communauté : il rappelle que l’enfant a une place dans la paroisse, dans l’Église, et que cette place y est marquée à jamais. Il y a pour chacun une Parole qui nous dépasse, qui nous précède, qui nous appelle à vivre et qui nous donne une place dans la communauté, ecclésiale et humaine. Place que nous sommes libres de prendre ou pas. J’existe – préalablement – dans le projet d’un Tout Autre, plus grand que nous !

©Shutterstock / Debasige

Notre responsabilité est de choisir de faire partie de l’Église ou non, de prendre la place qui nous est donnée, de suivre cette Parole. Nous sommes responsables de nos vies.

Et puis il y a cette idée de transmission, comme un passage de relais. Une confiance reçue de ceux qui me précèdent et redonnée d’une personne à l’autre, d’une génération à l’autre. Mon métier illustre cette notion de passage : mettre en forme la parole des autres et la transmettre aux lecteurs, à qui je fais confiance pour la comprendre, se l’approprier, s’en saisir, et la transmettre à leur tour. Ce qui a été dit il y a 2000 ans par l’homme Jésus reste valable aujourd’hui, paroles transmises de bouche à oreille, de main en main qui nous entraînent dans un processus de continuité et nous lient les uns aux autres.

Les questions du sens de la vie traversent l’histoire de l’humanité, traversent les siècles, traversent la Bible. Dans les moments difficiles, se replacer à la lumière de cette Parole permet de se décoller de nos problèmes, de faire un pas de côté, de changer d’éclairage. Par delà les contextes et les cultures, lire que les situations décrites dans ces paraboles se retrouvent dans la vie quotidienne aujourd’hui m’interroge et me rassure quelque part : rien n’est neuf sous le soleil !

La Bible, qui raconte le rapport entre Dieu et l’humanité, redit à chacun qu’il a sa place dans la communauté des humains, qu’il fait partie de ce tissu de liens. Il y a un « avant nous » et il y aura un « après nous ». Il en va de notre liberté et de notre responsabilité de s’inscrire ou non dans cette lignée, dans cette perspective.

Jean-Marc BOLLE,
Lyon, avec l’aide précieuse de Patricia CHAMPELOVIER

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