Pour les plus précaires

Vivre chez soi

01 décembre 2019

Loger gratuitement des personnes psychiquement fragiles qui n’offrent pas de garantie financière, c’est le pari des dispositifs Housing firstUn chez-soi d’abord, en France.

© Pixabay

Comme son nom l’indique, Housing first (le logement d’abord) est un projet né aux États-Unis. Son crédo de départ : une personne en grande difficulté doit être logée – et pas seulement hébergée dans l’urgence – sans condition.

En France, depuis une dizaine d’années, plusieurs villes (Lille, Paris, Toulouse, Marseille) ont initié de telles actions sous l’appellation Un chez-soi d’abord. À Lille, c’est Abej/solidarité (d’inspiration protestante) qui est porteuse de la démarche. Ces actions d’attribution d’appartement sont engagées dans le cadre d’un programme de recherche placé sous la responsabilité du préfet « délégué interministériel de l’hébergement et de l’accès au logement » (Dihal) des personnes sans abri ou mal logées. On parle ici de personnes atteintes de troubles psychiques, qui parfois ont fait de la prison, ont vécu dans la rue, souffrent de diverses addictions.

La condition de la réussite ? Un accompagnement personnel important et pluridisciplinaire. Les personnes ainsi logées réapprennent les gestes de la vie « normale », acceptent mieux les soins (qui ne sont pas imposés). Un chiffre éloquent : quatre ans après la mise en place du programme, plus de 85 % des personnes sont toujours logées et suivies. L’« expérimentation » doit se généraliser. Elle permet – aussi – de faire des économies, par exemple sur les soins d’urgence.

Séverine Daudé
journal Échanges

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