Une semaine pour faire le tour de la terre
La terre est aussi bien matière, que sol, champ, pays, planète... Matière, elle peut être boue ou glaise, des mots parmi des plus anciens mots de notre langue inventés par les Gaulois.
Ils côtoient dans nos dictionnaires le mot argile qui vient des Grecs et appartient à la famille de l’argent. L’argile est blanche comme l’argent. « Comme l’argile dans la main du potier, ainsi vous êtes dans ma main… », rappelle le Seigneur à Jérémie le prophète (Jérémie 18.6).
Quand elle est sol, la terre se fait humus, et comme le corps de l’humain retient l’eau, reste humide. Ce lien entre l’humus et l’humain, la Bible l’évoque quand elle dit en hébreu qu’Adam, l’humain, fut tiré de la terre qui s’appelle Adamah. Il sait depuis que son corps tiré de la terre retournera à cette poussière des origines. Mais il aura dans l’intervalle mille fois l’occasion de voir le miracle qui éclot dans un minuscule creux de rocher ou de béton, où portés par les vents se sont déposés quelques grammes de terre et de vie.
Quand elle est champ, la terre se travaille et s’achète et se vend. C’est en elle que repose Abel, tué par son frère. C’est là aussi, au champ de Makpella, qu’Abraham a déposé le corps sans vie de Sarah. Et c’est encore aux champs que, pour que naissent et David et Jésus, Boaz a croisé Ruth l’étrangère…
Quand elle se fait pays, la terre devient enjeu de guerres. De promise elle devient conquise. On lui donne des noms. On dit qu’elle n’en changera jamais.
Mais nous savons ce que les hommes et les femmes de la Bible ne pouvaient pas connaître : belle et fragile, la terre est une perle bleue posée sur le velours de la nuit.