Une œuvre pionnière
Le problème de l’accès aux textes pour les personnes malvoyantes a été présent dès la fondation de La Cause (1920) par le pasteur Freddy Durrleman.
C’est ce que nous raconte Dominique Pauvret, directrice du département handicap visuel?: « La Cause a d’abord constitué une bibliothèque en braille, une des plus anciennes ! La première pierre, ce fut de donner accès aux textes, aux Écritures, à la culture, aux débats du monde, pour une vie autonome et une participation à la société. C’était reconnaître ces personnes comme enfants de Dieu ! »
Plus tard, on a parlé de « bibliothèque adaptée » (braille, sonore…), destinée aux « personnes empêchées de lire »?: « Il est question de déficience visuelle, mais aussi de difficultés motrices, de manque d’habileté des mains… » L’association bénéficie de livres en format « adapté »?: pas besoin d’accord préalable ou de droits à acquitter. Aujourd’hui, les propositions sont multiples?: publications mensuelles audio et braille, enregistrements de contenus spirituels, revues de presse protestante thématique chaque mois… Sans oublier les « séjours de vacances adaptées » (semaine ou week-end), qui s’adressent à des groupes mixtes et œcuméniques, portés par des thématiques bibliques.
Au cœur de ces actions, la question de la relation. « Je constate que les personnes déficientes visuelles, aujourd’hui, sont des gens qui ont été indépendants et qui se retrouvent handicapés et isolés », explique la responsable. « Les personnes touchées jeunes ont pris leurs repères, alors que les autres, sans liens amicaux ou paroissiaux, se retrouvent atteintes et doivent solliciter de l’aide… Quand on entend?: “J’ai besoin de quelqu’un qui m’aide à faire mes papiers”, cela cache un besoin de contact, d’amitié. Trop souvent, ces personnes vont mettre toute leur énergie à lutter contre la maladie, en oubliant de développer les capacités qu’elles ont ! Il nous faut arriver à les intégrer dans un réseau pour qu’elles reconstruisent leur place et leur autonomie. »