Rénovation d’un temple
Dans les années 2000, le temple de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, fait peau neuve. Il est totalement repensé et réaménagé pour être à la fois lieu de rencontre de l’Autre et des autres. Yvan Mikolasek, a participé à cette aventure.
Qu’est-ce qui vous a décidé à réaménager le temple de Tarbes ?
Yvan Mikolasek : La création du temple de Tarbes date de 1860. C’était en fait une annexe du temple de Bagnères. Émilien Frossard, le pasteur et le fondateur des deux temples, l’a voulu ainsi. Il pensait que c’était nécessaire qu’il existe un temple dans la sous-préfecture. Une école protestante y a très vite été adossée. À sa fermeture, l’école est devenue presbytère. En l’an 2000, le presbytère plus en un bon état et le temple non plus. La communauté a décidé de vendre le presbytère pour pouvoir rénover le temple.
Qu’est-ce qui a guidé vos choix ?
On est parti de l’idée d’un temple qui soit à la fois lieu de réunion et de culte. Il ne fallait donc pas qu’il soit trop identifié comme temple pour pouvoir accueillir chacun, pour que tout le monte se sente à l’aise dans ce lieu de rencontre. Plutôt qu’un marqueur identitaire massif, nous avons opté pour des indicateurs confessionnels disséminés un peu partout dans le lieu.
Où sont ces traces du passé ?
En face de l’entrée, il y a une fenêtre en verre blanc. En superposition, nous avons ajusté un vitrail coloré en forme de croix. Autre indice, la porte du fond fait mémoire de l’ancienne chaire du temple. Celle-ci a été supprimée, car trop haute. Mais on y accédait par une porte cachée, celle-là même qui est visible aujourd’hui. Autres indices : les tableaux indiquant les cantiques et… la Bible ! Elle avait été offerte au pasteur Émilien Frossard. Enfin, nous avons investi dans un pupitre sonorisé, nécessaire vu le vieillissement de la communauté ! Sur ce pupitre, j’ai fixé les symboles de l’Alpha et de l’Oméga de la chaire de Bagnères.
Ces indices rappellent les temps anciens, mais le temple est moderne !
Nous avons voulu créer un lieu où nous n’étions pas disposés comme à l’école. Nous avons donc mis les chaises en arc de cercle. Pas plus de cinquante pour ne pas crouler sous les difficultés de sécurité. Pour l’éclairage, nous avons opté pour des LED et tout autour nous avons installé des cimaises pour pouvoir accrocher facilement posters ou expositions. La femme d’un pasteur a réalisé pour nous un tableau de la lecture et de l’inspiration de la Bible.
Nous sommes passés au chauffage électrique, pour simplifier les choses. Nous avons aussi créé une kitchenette et un lieu d’accueil pour les enfants afin que les parents puissent venir au culte sans difficulté. Le temple perpétue ainsi la tradition tout en étant moderne. Il est facile à entretenir pour la communauté et les normes actuelles de sécurité pour les établissements recevant du public sont respectées.