Marion Valette-Durand

Une jeune femme branchée et dynamique, cheveu court, large sourire et œil qui pétille, voilà comment Marion Valette-Durand a ouvert les portes de sa maison à votre magazine. C’est une jeune femme qui est partagée entre son attachement à la petite Camargue, où elle a grandi et les Cévennes et le village des Plantiers. C’est dans ce village que ces parents se sont rencontrés et c’est aussi dans ce lieu que Marion a rencontré son mari Christophe. Elle a d’ailleurs été baptisée dans le temple des Plantiers. Mais son parcours de foi est plus compliqué.

Le parcours d’une adolescente en révolte

Adolescente en pleine révolte, Marion rejette l’Église et ne croit plus vraiment en quelque chose. C’est l’histoire d’une rencontre, la sienne. Voulant prier un jour, elle réalise qu’elle ne connaît plus le Notre Père. Pour elle, c’est un choc, comme une révélation. C’est en préparant son mariage avec Christophe, sous la conduite de la pasteure Céline Rohmer, qu’elle entame sa réflexion. On lui rappelle alors les paroles prononcées lors de son baptême : « Aucune contrainte ne la retiendra dans la communauté chrétienne, mais, si elle vient à s’en séparer, vous affirmerez qu’elle peut toujours y retrouver sa place ». C’est à ce moment aussi qu’elle décide de retourner au culte. Et finalement, quelques années après son mariage, elle a demandé à être accueillie dans l’Église. Ce fut pour elle un moment très fort dans son parcours.

Un engagement qui transforme

Sa foi, Marion la fonde sur l’engagement et l’entraide. Il est impensable pour elle de ne pas faire attention à l’autre, quel qu’il soit. Elle vit au cœur du village de Vergèze et est très attentive aux personnes âgées et seules, auprès desquelles elle peut être un soutien.

Très rapidement, comme souvent pour les jeunes qui s’engagent, l’Église décèle en elle une nouvelle force vive. Et rapidement elle est élue présidente du Conseil presbytéral. Mais dans les faits la situation est originale, Marion ne conduit pas, il y a donc dans les faits une deuxième présidente, une coprésidente qui l’épaule dans son travail. C’est Éveline Ferté. Dans cet engagement de chaque instant, ce que recherche Marion, c’est une nourriture spirituelle. Elle a besoin d’apprendre, de se former, de se nourrir à la parole des Évangiles. Elle a déjà suivi quelques modules à l’Institut protestant de théologie de Montpellier. Elle aimerait pouvoir suivre une formation à la prédication. Quand elle fait les choses, elle veut les faire bien.

Conjuguer vie de famille et engagement spirituel

C’est un défi permanent que mène Marion. Mariée à Christophe, mère de trois garçons, elle est actuellement en congé parental. Elle a déjà prévenu la paroisse, elle fournit le maximum de son temps pour les activités de l’Église, mais attention, elle va reprendre son activité d’animatrice pour jeunes enfants. En tant que présidente elle est beaucoup sollicitée, mais Marion n’hésite pas un instant « tu peux choisir ce que tu fais, tu as toujours le temps » et de rajouter « il faut savoir prendre le temps de se poser et d’organiser son travail ». Même si Marion est impatiente aujourd’hui de reprendre son activité professionnelle, elle reste très proche de ses enfants. Elle prend le temps de les écouter et essaye toujours d’apporter des réponses à leurs questions en les cherchant si possible dans la Bible. À la maison, des petits rituels sont mis en place pour une pratique quotidienne pour maintenir le lien avec la foi. Son mari, même s’il l’a soutien, préfère vivre une foi plus personnelle, plus intérieure. Pour lui sa rencontre avec Dieu se fait dans la nature où il passe beaucoup de temps de par son travail. Mais il participe aux activités de la paroisse et apporte son soutien par sa présence et son aide.

Le dynamisme au service de l’Église

Si Marion s’est engagée, c’est avec toute la force de ses convictions. Comme pour beaucoup de présidents de conseil presbytéral, son désir est de maintenir les activités existantes, en créer de nouvelles et faire découvrir ou redécouvrir le message contenu dans les Évangiles. Un travail de longue haleine ! Elle s’emporte un peu lorsqu’elle dresse le bilan, un fichier rempli de familles que l’on ne voit jamais au culte. Elle avoue que son action est facilitée parce qu’elle s’entend particulièrement bien avec les deux pasteurs de l’Ensemble des Terres du milieu, Franck Massler et Aude Seitz. La paroisse Vergèze-Vistrenque est la réunification de plusieurs anciennes paroisses. À cela s’ajoute l’Ensemble. Son constat est honnête : « ensemble nous sommes plus fort, divisés nous ne pouvons plus avancer ».

Même si Marion tient au culte du dimanche matin, différentes idées ont été mises en œuvre, des cultes différents, des cultes autrement, des cultes participatifs, des cultes du vendredi, des cultes en musique. À cela s’ajoutent de nombreux groupes et bien sûr l’école biblique et le catéchisme.

Deux kermesses dans l’année où elle a décidé d’installer des jeux pour les enfants pour pouvoir attirer et accueillir de nouvelles familles.

Derrière cette grande bavarde, il y a aussi une jeune femme pudique qui hors de l’Église a parfois du mal à s’ouvrir sur son engagement. C’est par le témoignage, dont elle a le souci permanent, par ses actions auprès des autres, qu’elle montre son engagement. Un engagement où le mot Évangile a tout son sens.