Marianne Dubois
Suite et fin des portraits de nouveaux ministres arrivés dans la région cet été.
Le ministère pastoral m’a toujours fascinée. Je me rappelle avoir dit à ma mère, enfant, que, plus tard, je serai prêtresse. Je la revois m’expliquer que les femmes prêtres n’existent pas… Quelques années plus tard, j’ai rencontré un diacre. « Super ! C’est un homme de Dieu, mais il a une famille ; je serai diacre ! » Ma mère a secoué la tête : « c’est réservé aux hommes, ma chérie… »
Le pasteur était une femme
Lorsque j’avais 16 ans, nous avons quitté l’Église catholique pour aller dans l’Église protestante. Le pasteur qui commentait les Écritures et célébrait la cène était une femme ! Je me suis vue en robe, racontant les histoires de Jésus… Mais je savais qu’il faut apprendre le grec et l’hébreu, moi qui ai déjà du mal avec le français ! C’était un rêve de petite fille…
J’ai donc fait des études de communication et les cours ne m’ont pas passionnée. Je voulais communiquer avec des personnes et je me retrouvais à communiquer sur des produits. L’ordinateur était mon interlocuteur. Qu’est-ce que je faisais là ? J’avais raté ma vie. Si je continuais comme ça, j’allais finir pasteure…
Le Saint-Esprit s’impatientait
Mais oui ! J’allais devenir pasteure ! J’avais réfléchi pendant 15 ans et le Saint-Esprit commençait à s’impatienter. J’ai alors tout plaqué pour entrer en théologie. J’ai eu le temps de mûrir mon projet, de rencontrer des personnes qui m’ont donné confiance dans l’appel reçu petite. J’ai fait une suffragance en Savoie. J’ai découvert que prêcher et visiter des personnes étaient pour moi le cœur de l’Évangile, que la région était magnifique.
Deux ans plus tard, me voilà à Grenoble pour commencer mon ministère pastoral !