Loving

Malgré ses qualités indéniables, le film Loving n'a reçu aucune récompense au Festival de Cannes. Peut-être est-il trop sage : la beauté classique des images, le cas d'école, l'amour profond mais peu démonstratif qui lie le couple rebutent souvent les amateurs de sensations fortes. Les personnages sont simples, debout pour faire valoir leurs droits, en étant conscients que leurs peines aplaniront le chemin des suivants.

Richard, un blanc, solide employé de ferme en Virginie, souhaite épouser Mildred, une jeune femme noire. Ce type de mariage est interdit dans l'État, aussi se rendent-t-ils à Washington pour obtenir leur acte de mariage et, au retour, prennent la précaution de placarder le précieux papier sur leur porte. Mais, alors que les liaisons interraciales sont tolérées, ce retour après mariage est considéré comme une insulte à la loi locale : le métissage est interdit. Richard se retrouve en prison et pour éviter une grave condamnation, le couple quitte, à son grand regret, la Virginie où se trouvent leurs familles. L'American Civil Liberties Union se saisit alors de l'affaire et conduit leur requête jusque devant la Cour Suprême.

Richard est mal à l'aise devant des avocats qui, après chaque échec, l’exhortent à continuer le combat. Il craint de devenir un « cas » pour eux. Plutôt renfermé, il devient indécis.

Mildred, elle, veut se battre pour sa famille (des enfants sont nés pendant la période du procès). Parce qu'elle a probablement déjà rencontré des problèmes du même ordre, elle ne cédera pas aux doutes de Richard.

Un récit encourageant : la certitude de son bon droit et la foi dans l'humanité, malgré les épreuves, triomphent quelquefois de la bêtise et de la haine.