Les responsables de culte en France engagent un dialogue sur les violences sexuelles

Elle marque ainsi une étape significative dans la reconnaissance de cet enjeu et dans le partage des actions.

Un dialogue avec les autorités civiles

Cette rencontre s’est déroulée en présence de Mme Juliette Part, cheffe du Bureau central des cultes au ministère de l’Intérieur.

Participant au débat, le juge Durand, président de la CIIVISE (Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants), a marqué l’assemblée en alertant : « Multipliez par cinquante les paroles d’un enfant pour mesurer sa douleur et vous serez encore loin de sa souffrance réelle » ; puis en ajoutant : « Qui protégeons-nous ? Les victimes ou les institutions ? »

Les représentants des cultes ont souligné que l’Église catholique, avec le rapport Sauvé, a ouvert la voie vers la reconnaissance de ces violences. Il est apparu que les violences sexuelles sont souvent précédées de violences spirituelles et que des processus similaires sont à l’œuvre quel que soit le culte et son organisation.

Vers un code de déontologie

La rencontre a été portée par la volonté de trouver ensemble des axes de collaboration et d’en définir les priorités. Ainsi, quatre pistes de collaboration interreligieuses ont été définies et feront l’objet de futures journées d’études :

• la mise en place d’une formation interreligieuse pour sensibiliser les ministres du culte et responsables religieux sur les questions de violence, leur processus d’identification et la recherche de solutions ;
• l’établissement d’un code de déontologie pour les ministres du culte et responsables religieux ;
• l’étude du prochain rapport de la CIIVISE et les suites concrètes qui lui seront données ;
• la nécessité d’une enquête scientifique sur l’impact du facteur religieux en cas de violences sexuelles.

Cette journée initie une mobilisation collective des responsables des cultes en France.