La troisième vie d’une école protestante
« La Colline », lieu de vie de l’église locale entièrement rénové, était inaugurée officiellement le 1er octobre. Par ses projets fidèles à son histoire, ce bâtiment témoigne de la volonté des protestants cannois de vivre en résonance avec la société.
Le caractère à la fois composite et très intégré du bâtiment est à l’image de la vie d’église souhaitée, avec des hébergements (dont le presbytère) en étages et de vastes salles modulables en rez-de-jardin. Ce bel outil, économe en énergie et confortable, a été pensé pour aider à élargir la vie autour de la communauté. L’association de gestion, La Colline, l’anime en lien avec les activités habituelles de l’église. L’objet spécifique de La Colline est de développer et gérer les activités culturelles et sociales, pour témoigner et faire rayonner le protestantisme. Dès la première réflexion, menée par un groupe de membres de l’église et l’ancien pasteur, Paolo Morlacchetti, il était apparu important de développer plus encore l’art et la culture à La Colline : conférences, formations, camps, rencontres, spectacles, animations, accueil, hébergement – notamment du jury œcuménique du Festival de Cannes et de festivaliers.
Ancienne école
Cette volonté d’ouverture est fidèle à l’histoire de La Colline. Au départ, c’était une école qu’ont fréquentée de nombreux paroissiens et paroissiennes d’aujourd’hui. Elle a fonctionné de 1878 à 1960, d’abord hébergée par des Anglais dont elle a acheté la maison en 1917. La création de cette école répondait à un besoin social. En plus de l’apprentissage scolaire, les protestants partageaient leur connaissance de la Bible et transmettaient leur foi. En 2017 seront fêtés les 100 ans de l’acquisition de la propriété !
Scoutisme local
La Colline est devenue rapidement un foyer ouvert à tous ceux qui voulaient bien y entrer : chorales, réunions d’évangélisation, et scoutisme dès 1911 pour les éclaireurs, après la guerre pour les éclaireuses. Durant les années de guerre de 1914-1918, certains éclaireurs se sont engagés à l’Asile évangélique qui fonctionnait comme hôpital et maison de convalescence. Ils se sont fait remarquer par leur conscience au travail et ont reçu des certificats de bonne conduite. En 1930 est créée la première meute de louveteaux. Aigle noir se souvient encore de Bagheera, la première cheftaine qui a su rassembler ces gamins turbulents dont l’un sera pasteur, un autre mathématicien. Il évoque la visite Lord Baden Powell au Cap Ferrat et du Maréchal Lyautey passant en revue le scoutisme cannois sur la Croisette. Les jeunes qui fréquentaient La Colline constituaient un véritable vivier pour le futur. Que souhaiter de mieux à la nouvelle Colline ?