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Réflexion

La très grande exclusion

01 avril 2020

«?Qui prend soin de la souffrance psychique des grands exclus???» Ce colloque devait avoir lieu à Paris le mardi 17 mars. Il a été annulé dans la situation actuelle de contagion. Cependant, le sujet reste malheureusement toujours d’actualité.

La Fédération de l’entraide protestante, l’association Aurore, la Fédération des acteurs de la solidarité, la Fondation de l’Armée du Salut et l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques travaillent ensemble à une réflexion sur la souffrance psychique des grands exclus.

 

Une double exclusion

Nul ne peut ignorer la double exclusion des personnes vivant avec des troubles psychiques en grande précarité. Personnes à la rue ou hébergées dans des dispositifs plus ou moins pérennes, ou celles pour lesquelles le cumul des ruptures entraîne le retrait des liens sociaux?; la «?grande exclusion?» génère une souffrance qu’il s’agit de reconnaître pour mieux accompagner les personnes vers leur rétablissement.

Les associations sont alors parfois les spectateurs démunis de la souffrance psychique, notamment lorsque les partenariats locaux avec les offreurs de soins sont insuffisants, souvent inadaptés à ce public très «?mobile?» qui ne rentre pas toujours dans la géométrie «?du secteur de psychiatrie?». Parfois encore, la complexité des pathologies – aux frontières des spécialités médicales (psychiatrie, addictologie, neurologie, gérontologie…) ou même d’autres domaines d’appréciation des comportements humains (le trouble à l’ordre public, la «?bizarrerie?», etc.) – rend le diagnostic différentiel complexe et l’accompagnement difficile. Cette souffrance, tantôt explosive, tantôt muette, ne reçoit pas toujours le soin requis, tant à cause de la pénurie d’offre de soins adaptés que des raisons organisationnelles qui viennent renforcer le clivage ancien entre secteur sanitaire et secteur social.

 

Une réflexion de fond

Une réflexion interassociative permet de questionner l’offre qui répond aux besoins des grands exclus vivant avec des troubles psychiques, à travers le prisme de quatre cercles identifiés comme vecteurs de soins psychiques?: la psychiatrie de secteur, les autres spécialités médicales, les professions du soin (parfois) à l’œuvre dans le secteur social, et enfin la Ville comme lieu du «?care?».

 

À travers ces quatre sphères, de la plus sanitaire à la plus sociale, se pose la question de comment constituer un réseau de connaissances pour mieux appréhender cette souffrance et trouver de l’aide auprès des partenaires. Comment, collectivement, les associations doivent-elles porter auprès des pouvoirs publics cette question pour améliorer la prise en compte de la souffrance psychique des personnes qui sont accueillies??

tiré du communiqué de presse

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