La Fraternité spirituelle des veilleurs a 100 ans (1923-2023)
À l’occasion du centenaire de la Fraternité, ainsi que du changement de prieur en mars prochain, rencontre avec Claude Caux-Berthoud et Patrick Aublet.
Bon nombre de personnes ne savent peut-être pas ce qu’est cette Fraternité spirituelle des veilleurs. Comme son nom l’indique, c’est une communauté de prière fondée le 20 avril 1923 au sein du protestantisme français par le pasteur Wilfred Monod, secondé par son fils Théodore et constituée autour d’une douzaine de personnes. À sa création l’appellation initiale était Tiers-ordre protestant, les veilleurs. Son nom fait référence à une parole du Christ à ses disciples dans l’Évangile : « Veillez et priez » (Matthieu 26.41). C’est en 1973 que l’appellation est devenue : Fraternité spirituelle des veilleurs, à ouverture œcuménique. La particularité de la Fraternité Spirituelle des Veilleurs est d'être une association "de fait", non soumise à une organisation élective, ce qui ouvre à plus d'écoute, de dialogue, de recherche d'unité et de simplicité dans un service et non une fonction. Le prieur (ou la prieure) assume la direction de la Fraternité, et adresse vocation à son successeur, en communion avec son conseil.
Qu’est-ce qu’un veilleur ?
C’est un chrétien qui est solidaire de toute l’Église et du monde, il ne s’en détache pas. Membre du corps du Christ, il assiste au culte de sa paroisse. Il veut être, discrètement et parmi d’autres, un témoin dans la prière et dans l’action. Le prieur assume la direction de la Fraternité et il le fait avec un conseil de responsables veilleurs. Les veilleurs sont dispersés sur toute la France répartis sur sept régions dont l’une est Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi qu’en Suisse romande et en Belgique. Le nombre de veilleurs est de 440. Pour vivre cette exigence spirituelle, il y faut toute la passion de Dieu, sa miséricorde et son pardon, son Esprit de vie. Il y faut aussi un engagement toujours renouvelé, celui que les veilleurs réitèrent chaque année.
Au rythme du recueillement
La pasteure Claude Caux-Berthoud, seule femme prieure en un siècle, nous livre son témoignage. « En 1974 j’ai eu la joie de rencontrer Sœur Antoinette Butte qui était veilleur, fondatrice de la communauté de Pomeyrol et qui, un jour, m’en a parlé. » Claude Caux-Berthoud s’est dite très intéressée en collectionnant toute documentation concernant la Fraternité. Elle poursuit : « dans ma vie de veilleur il y a trois moments : le recueillement le matin, au milieu du jour en communion avec les frères et sœurs pour réciter les Béatitudes et le soir un recueillement. » Ce n’est qu’un aspect de la règle de vie des veilleurs.
La responsabilité au service
Le dimanche 26 mars au temple de l’Oratoire du Louvre à Paris aura lieu la transmission de flambeau. Claude Caux-Berthoud a été responsable de la région Auvergne-Rhône-Alpes de 2004 à 2012 et, depuis 2012, prieure à la suite du pasteur Daniel Bourguet. Le flambeau est transmis au pasteur Patrick Aublet qui réside à Clermont-Ferrand. Ce dernier fait aussi part de ce chemin personnel : « j’ai été en contact avec les Diaconesses de Reuilly avec lesquelles j’ai cheminé. À un moment il a fallu prendre une décision. J’ai demandé une période de novice au sein de la Fraternité (un an et demi) puis je suis passé au statut d’observant. » Selon Patrick Aublet : « c’est comme une confiance qui m’est faite et une responsabilité pour aider chacun à marcher dans les pas du Christ. »
Le fil rouge des veilleurs : joie, simplicité et miséricorde.
En savoir plus
http://fraternitespirituelledesveilleurs.com
Wilfred Monod - Pour un Évangile intégral, Laurent Gagnebin
Théodore Monod - Un homme de foi, Nicole Vray
La collection Veillez et priez chez Olivétan est liée à la Fraternité des Veilleurs
Podcast à écouter : Veiller ! dans SOLAE, le rendez-vous protestant, avec Yves Parrend, pasteur et coordonnateur de la région Est de la Fraternité spirituelle des Veilleurs.