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Exposition

L’impressionnisme protestant

01 octobre 2016

Jusqu’au 16 octobre, le musée Fabre de Montpellier présente une exposition qui retrace le parcours du peintre Frédéric Bazille. Avec ses amis Renoir et Monet, il est à l’origine du courant impressionniste.

Frédéric Bazille n’était pas destiné à la peinture. En cette fin de XIXe siècle, sa famille préférait pour lui un destin de médecin. C’est en fréquentant à Montpellier la collection Alfred Bruyas que Bazille découvre sa passion. Il apprend la peinture auprès des Baussan père et fils, en copiant les œuvres du musée Fabre.

Fleurs (©commons wikimedia)

 

À 21 ans, il part à Paris. Il est accueilli dans l’atelier de Charles Gleyre, un peintre suisse. Il y fait la rencontre de Claude Monet avec qui il peint en extérieur lors d’un voyage en Normandie. C’est aussi à ce moment qu’il réalise son premier grand tableau : Le nu couché. Après avoir partagé un atelier avec Monet, Bazille emménage avec Renoir. Ce sont des rencontres qui marqueront son œuvre.

Lors de ses séjours dans le sud, où il retrouve sa famille, il peint les paysages de sa région. Les bords du Lèze à Castelnau, les remparts d’Aigues-Mortes sont des sujets de prédilections. C’est aussi dans le sud qu’il peint son célèbre tableau, conservé au Musée d’Orsay, La réunion de famille à Méric. Ombre et lumière, précision des textiles, portraits de caractère font de ce tableau un des chefs d’œuvre du jeune peintre. En plus de son travail en atelier, Bazille est un grand mondain. Il fréquente assidûment les théâtres et opéras parisiens. Grand amateur de musique de son temps, il interprète lui-même Schumann sur son piano. Lorsque la France déclare la guerre à la Prusse en juillet 1870, Frédéric Bazille s’engage. Il meurt le 28 novembre 1870, à la veille de son 29e anniversaire.

Aigues-Mortes (©commons Wikimedia)

Une rétrospective originale

Bazille ne laisse qu’une soixantaine de tableaux. Pour étoffer l’exposition et contextualiser son œuvre, les tableaux de ses contemporains sont placés en parallèle : Delacroix, Courbet, Manet, Monet, Renoir… Ces confrontations replacent son travail au cœur des grandes problématiques de la peinture d’avant-garde des années 1860 : la vie moderne, le nu, la nature morte, le plein air… L’exposition n’est pas seulement une stricte monographie : elle est construite autour de l’œuvre de Bazille, mais ménage de nombreux contrepoints.

Douze chapitres retracent le travail du peintre montpelliérain. On découvre Bazille dans le cadre familial. Celui d’une famille protestante de la haute bourgeoisie montpelliéraine. Puis ses amitiés d’atelier. Enfin, chacun des thèmes picturaux que Bazille a découverts ou travaillés est présenté, toujours en parallèle avec des œuvres de ces prédécesseurs ou de ses contemporains.

La réunion de famille (©commons Wikimedia)

La rétrospective est organisée conjointement par le musée Fabre, le musée d’Orsay et la National Gallery of Art de Washington. À cette occasion, la majorité des œuvres de l’artiste sont rassemblées, événement majeur compte tenu de leur dispersion à travers le monde (New York, Washington, Chicago, Berlin, Tokyo Paris…).

Nicolas BOUTIÉ

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