Exilés : l'accueil d'accueil d'abord
À la suite d’un vœu voté au synode national concernant l’accueil des exilés irakiens et syriens en France, le conseil national a demandé aux paroisses de s’associer à une campagne en faveur des réfugiés fuyant leur pays ravagé aux alentours de la fête nationale du 14 juillet.
De nombreuses paroisses en Centre-Alpes-Rhône ont participé à la campagne Exilés : l’accueil d’abord, telles que Crest, La Valserine-Haut-Bugey, Alboussière ou Grenoble, pour n’en citer que quelques-unes qui sont par ailleurs déjà engagées dans un accueil de réfugiés. D’autres n’ont pas pu, en raison du calendrier estival, paroissiens et pasteurs étant déjà partis en villégiature (Saint-Chamond a fait figurer le logo sur son site internet ou La Savoie). La paroisse de Bresse-Bugey-Dombes a décidé de ne pas participer à cette action, ne se voulant pas être « donneurs de leçon » face à des associations qui œuvrent en faveur des étrangers et voulant rester indépendante face à toute injonction nationale.
Une communication vers les élus
Les paroisses participantes se sont piquées au jeu ; certaines ont commandé directement le matériel proposé par Paris (affiches et badges), d’autres se sont fournies chez des artisans locaux, (Annonay, Vienne-Roussillon-St-Vallier…), d’autres encore ont fabriqué leur propre matériel. Elles ont orienté leurs prédications sur ce thème. Elles ont envoyé un courrier aux élus, maires, députés, sénateurs, préfets et sous-préfets, aux diverses associations, ainsi qu’aux différentes autorités religieuses. La presse a été informée, ainsi que les antennes de RCF ou les radios locales (Annecy) et les réseaux sociaux.
Des réactions diverses
Au niveau des églises locales et comme on pouvait s’y attendre, les avis ont été partagés, certains paroissiens y adhérant immédiatement, manifestant leur joie et leurs encouragements, d’autres le critiquant jusqu’à menacer de ne plus se rendre au culte. Une paroisse n’a pas voulu que cette action soit un facteur de division de la communauté. Des touristes, des personnes sans liens avec l’Église, des SDF, ont manifesté leur approbation. Il semble qu’il n’y ait eu peu de réaction hostile, sauf à Vienne où des coups de téléphone anonymes ont été adressés au président du conseil presbytéral et où la banderole a été enlevée, fin août. Elle vient d’être remise, mais pour combien de temps ?
Collision avec l'actualité
L’attentat de Nice a rapidement pris le pas sur la campagne, ce qui est bien compréhensible. La date choisie, bien que symbolique (14 juillet) n’a pas été très favorable à la communication et à la mobilisation. C’est la réflexion de l’Église du Puy-Yssingeaux et disséminés qui maintiendra son action jusqu’à la fin de l’année civile. L’Église des Baronnies va la prolonger en organisant une conférence-débat sur ce thème avec le député. L’accueil d’abord reste encore toujours d’actualité.