Des marcheurs contre le refus de l’accueil
Quelque 2000 personnes, selon les gendarmes, ont gravi dimanche 23 octobre le Mont Mézenc (Haute-Loire), lieu traditionnel des rentrées médiatiques de Laurent Wauquiez, pour dénoncer le refus de ce dernier d’accueillir des migrants dans sa région Auvergne-Rhône-Alpes.
« Notre message, c’est de dire : “Bienvenue aux réfugiés !” qu’ils soient de Calais ou d’ailleurs. La France peut les accueillir. C’est une question de volonté, pas d’argent. Notre région doit accueillir 1784 migrants de Calais, soit 1 personne pour 4347 habitants », a relevé Christine Chevalier, du Réseau éducation sans frontière (RESF) Haute-Loire.
Refus d’un discours sécuritaire
Comme beaucoup, elle estime que le gouvernement « n’en fait pas assez » pour l’accueil des réfugiés. Comme elle, les autres manifestants, venus de toute la région et même de Bourgogne Franche-Comté, ont répondu à l’Appel du Mézenc, coorganisé par plusieurs collectifs et associations, dont la Cimade. Les conditions climatiques difficiles de ce jour – vent, froid et bruine – n’ont en rien entamé la détermination des manifestants qui, par petits groupes, dès la fin de matinée, ont commencé l’ascension du mont Mézenc dont le sommet culmine à 1753 m d’altitude.
Pour la convivialité, contre la fermeture
« Il nous a semblé d’autant plus important d’investir ce sommet, que le mont Mézenc domine le plateau du même nom où, durant l’Occupation, en offrant asile et protection à des Juifs en proie aux persécutions, de nombreux habitants s’illustrèrent », pouvait-on lire sur la page Facebook de L’Appel du Mézenc. L’appel souligne que « tout un village » de la région, Le Chambon-sur-Lignon, s’est vu décerner le titre de Juste parmi les Nations pour avoir protégé des Juifs pendant la guerre. Le 16 septembre, Laurent Wauquiez avait lancé une pétition pour dire non à la création de jungles sur l’ensemble du territoire national, après la décision du gouvernement de répartir les migrants de Calais dans des centres en France.