De l’usage du cannabis
Nous étions — hélas — très peu nombreux à assister à la conférence organisée par l’Association familiale protestante (AFP) de Saint-Étienne, conférence dont le titre complet était De l’usage du cannabis, y a-t-il réellement un impact de l’usage des drogues douces sur la santé, la vie sociale ? Quels seraient les effets d’une dépénalisation ?
Nous avons écouté Stéphane Riou et Gilles Pereira. Les deux intervenants nous ont d’abord rappelé que la France connaît ce triste paradoxe d’être un des pays européens avec la politique, judiciaire et policière, la plus répressive et l’un des taux de consommation les plus élevés.
Le rapport de l’usager
L’expression drogues douces a elle-même été contestée, car « on peut faire un usage dur des drogues douces et un usage doux des drogues dures ». Le problème serait moins le produit lui-même, même si sa concentration en THC — le produit actif du cannabis — ne cesse d’augmenter, que le rapport que l’usager entretient avec lui. Raison pour laquelle toxicologie, tabacologie, alcoologie, disciplines qui, il y a quelques années encore, étaient séparées ont été regroupées sous l’appellation addictologie.
Pour une dépénalisation
Les auditeurs ont pu lors des débats se rendre compte que, alors même que la consommation de cannabis est une pratique répandue – on considère qu’à peine moins de la moitié des jeunes de 17 ans en ont déjà consommé – leur connaissance du sujet était parcellaire et floue. Les deux intervenants étaient — chacun à leur manière — partisans d’une dépénalisation (qui n’équivaut pas à une légalisation), c’est-à-dire qu’au lieu d’infliger des amendes et des peines de prison aux consommateurs de les obliger à consulter afin de leur faire prendre conscience de la place qu’a pris le cannabis dans leur vie.