Au chevet des droits des étrangers
Le Musée du protestantisme dauphinois au Poët-Laval a consacré l’été à la question de l’accueil des exilés, entre l'actualité brûlante du drame des exilés arrivant en Europe, rencontrant la mémoire des exils huguenots au XVIIe et XVIIIe siècles.
Une exposition présentait la Cimade avec des nombreuses animations proposées lors des week-ends : une projection du film Chocolat, un concert gospel, une table-ronde avec des associations locales (dont la Cimade) confrontées à la problématique de l'accueil de familles de réfugiés, un culte au temple de Dieulefit, consacré à l'accueil et ouvrant la campagne du collectif Exilés : l'accueil d'abord, et pour conclure une conférence de Patrick Peugeot : la Cimade, hier et aujourd'hui.
Patrick Peugeot a succédé au pasteur Jacques Stewart à la présidence de la Cimade. Celle-ci a été créée en 1939, pour faire face à l'évacuation des Alsaciens Lorrains, puis à l'accompagnement des étrangers (Espagnols, Allemands, Juifs) détenus dans les camps en France. Aujourd'hui, elle compte plus de 2000 bénévoles et d’une centaine de salariés. C'est dans une atmosphère générale de méfiance, de peur et d'hostilité que la Cimade veille au respect des droits, reconnus et établis par la loi, des étrangers arrivant sur le sol français.
C'est une lutte importante menée au niveau politique, juridique et administratif essentiellement dans le cadre des centres de rétention alors que l'opinion publique profère qu'il y a trop d'étrangers bénéficiant de privilèges que n'auraient pas les citoyens. L'âpre travail persévérant et vigilant de la Cimade espère ramener la pratique de la société civile dans la dignité éthique qui a fait l'image de la France et qu'elle a bien terni.