Aimez-vous Bach ?
Ce fut une joie et un quasi-honneur de recevoir, le 24 avril dernier au temple de Mens la compagnie de théâtre La marelle pour son spectacle « Ma vie avec Jean Sébastien Bach ».
Bien sûr, il y eut un conseiller fan de la salle de théâtre le Poulailler construit dans une grange à bras d’homme et sur fonds recueillis auprès de tous ceux qui ont cru en ce projet fou pour suggérer que la vie avec Bach se vivrait aussi bien dans ce petit lieu de la haute culture. Lequel se vit vertement remballé : il faut un orgue… Comme si on ne s’en doutait pas ! Et peut-être qu’on ne le savait pas, après tout.
Car qui des triévois ancestraux, pour la plupart courbés par le travail de leurs champs, mais néanmoins non moins ancestralement protestants, connaît, écoute Jean Sébastien Bach ? Jacqueline, cultivatrice retraitée vendit, la première, la mèche : « ça m’arrivait le soir de l’écouter, et d’autres musiciens classiques. Ça me détendait, ça me faisait du bien. » Et aujourd’hui elle a une belle collection de CD et DVD. Et qui lui en avait donné le goût ? « Mes parents, bien sûr. »
Lydie, venue de l’église de Genève, retraitée aussi, active dans l’association des vanniers du Trièves, se régalait à l’avance : « et puis au moins je vais sûrement apprendre quelque chose. » Quant à Bach lui-même ? « Non, c’est par goût personnel, mon mari était plutôt rock. Notre fils, lui aussi. Eh bien non, il n’y a pas eu de transmission. »
Par contre, côté jeunes parents il y a transmission et éducation. Pour Ameline, tout juste quadragénaire et deux enfants de plus de dix ans, ça ne fait pas un pli : « ce genre de spectacle, cette culture mise en spectacle, c’est indispensable, nécessaire. Et bien sûr que nous y irons tous ! »
La présence du théâtre de la Marelle aura en tout cas été un véritable révélateur.