Sauvegarde de la maison commune
Samedi 22 janvier s’est tenue, à Moulins, une journée œcuménique sur le thème Sauvegarder la maison commune, regards chrétiens, outre les célébrations de la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens.
Cette journée aurait dû avoir lieu en janvier 2021. Reportée pour les raisons que l’on imagine, elle s’est déroulée cette année presque comme prévu. Les deux intervenants ont pu partager le fruit de leur réflexion en visioconférence et non sur place, à la maison diocésaine Saint-Paul.
Relecture de Laudato Si »
Thierry Magnien a été le premier à s’exprimer. Actuellement Recteur de l’Université catholique de Lille, ce théologien, par ailleurs docteur en sciences physiques, a croisé l’encyclique Laudato Si’ avec plusieurs passages extraits du livre de la Genèse, mais aussi de l’Exode ou encore des Psaumes. De quoi ravir au moins la partie protestante de l’assistance, mais également les croyants des autres confessions, n’en doutons pas. Sa lecture décapante nous a ainsi rendus attentifs à la notion de coresponsabilité que l’humain partage avec Dieu dans l’écoute des clameurs (Exode 3.7) – celles de la terre ou des pauvres. Une invitation à écouter ce que les textes bibliques ont à nous dire afin d’y puiser « souffle et élan ».
La responsabilité protestante
De son côté, Frédéric Rognon, professeur de philosophie des religions à la faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg, a présenté les enjeux du texte intitulé Écologie : quelle(s) conversion(s) ?, adopté au Synode national de notre Église réuni à Paris-Sète en sa deuxième session d’octobre 2021. Le pasteur Rognon n’a pas hésité à affirmer que les protestants avaient été « les premiers à briser la dialectique biblique » dans laquelle les pôles liberté, responsabilité et amour s’équilibrent mutuellement, en ravageant pendant trop longtemps la terre au nom d’intérêts mercantiles. Il a également partagé avec nous l’intérêt de la lecture, libératrice selon lui, de Jacques Ellul, en particulier de son concept de non-puissance.
Après la pause déjeuner, l’après-midi a été l’occasion d’un échange à distance entre les conférenciers et la salle, avant de se conclure sur une note spirituelle avec notamment le chant apporté par deux sœurs de la communauté orthodoxe de Chavenon dans l’Allier.