Cévennes–Languedoc-Roussillon

Sans robe, ni chaire, ni tralala...

01 juin 2020

Dès le début du confinement, il a fallu penser à l’organisation des cultes. Comment continuer à partager la Parole qui nous fait vivre tout en restant cloîtrés dans nos maisons ?

Les cultes en vidéo ont abondé de toutes parts, chacun dans son style, révélant aussi ce qui semblait être important pour chacun. J’ai laissé passer deux petites semaines avant de me lancer, le temps de m’imprégner un peu de tout ce que je trouvais agaçant (tout en essayant de me demander pourquoi je trouvais cela agaçant).

Proposer autre chose : de la musique, des images…

quelque chose de beau ! (© Ingrid Prat)

 

Un temps de réflexion

Au moment de Pâques ce fut le bouquet : les annonces de cultes « en chaire, en robe, avec Cène, avec l’orgue » se sont mis à pleuvoir… En ce qui me concerne, je ne vois d’intérêt à la chaire que lorsque le temple est plein et/ou que l’acoustique dudit temple laisse à désirer (ce qui est très fréquent). Je ne vois d’intérêt à la robe que lorsqu’il y a des gens qui ne me connaissent pas ou dans les cérémonies œcuméniques. Je ne vois d’intérêt à partager la Cène qu’en étant entourée de vraies gens. Quant à l’orgue, c’est encore une autre histoire ! Bref. Aucun intérêt donc à tout ça en confinement si ce n’est pour maintenir un rite poussiéreux qui ne parle qu’à des initiés de moins en moins nombreux.

 

Un temps d’action

Cet enfermement du confinement n’était-il pas, bizarrement, l’occasion de sortir de nos murs ? C’est ce qui m’a mis en mouvement : sortir, me détacher de nos petites habitudes cultuelles, proposer autre chose… des images, de la musique (un peu d’émotion que diable !) et une Parole audible et accessible à n’importe qui et en particulier à des non-initiés. J’avais envie de proposer quelque chose de « beau » (ou en tout cas quelque chose qui me plaisait à moi), que ce soit regardable sans trop s’ennuyer en mettant en valeur les mots et écoutable sans forcément regarder.

Cette expérience est d’une richesse inouïe… Et j’ose espérer qu’elle portera ses fruits lorsque nous pourrons à nouveau nous réunir en assemblée, qu’elle sera une porte ouverte sur l’avenir !

pasteure Ingrid Prat
Ensemble entre Gardon et Vidourle

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