Rencontre avec

Rosine Matarin

26 mars 2024

Les synodaux de notre région Centre-Alpes-Rhône ont pu faire sa connaissance lors du Synode régional de 2023. À Grenoble, elle est connue depuis plus longtemps puisque son nom est associé au nouveau lieu de vie Chez Téo.

Rosine, animatrice de Chez Téo

© Chez Téo

Rosine, qui es-tu ? Quel est ton parcours ?

Je suis originaire du Sud-Ouest, puisque j’ai grandi à Mazamet, dans le Tarn. Ma famille étant protestante, je suis allée au catéchisme, et après mon baptême, à 15 ans, j’ai choisi de m’engager comme animatrice pour l’Église. J’ai alors animé l’Éveil biblique jusqu’à ce que je parte faire mes études d’histoire à Montpellier.

Après avoir validé mon Master et passé mon BAFA, j’ai travaillé comme animatrice puis directrice en accueils de loisirs et en colonies de vacances, en France et à l’étranger, avec des enfants et des adolescents. En parallèle, je me suis investie dans l’Église protestante unie de Montpellier où j’ai animé l’École biblique dans un premier temps, puis le groupe des étudiants et jeunes adultes. J’ai aussi participé activement à chaque Grand Kiff, depuis le premier en 2009, soit comme participante, soit comme intervenante, soit dans l’organisation.

En 2020, mon parcours m’amène à Grenoble. Lors du Grand Kiff 2021, à Albi, je rencontre Hervé Gantz, pasteur à Grenoble, et je lui propose de venir le seconder dans l’animation du groupe JEEP (Jeunes étudiants et professionnels). J’avais enfin fait mon premier pas dans la communauté protestante de Grenoble.

 

Comment es-tu arrivée Chez Téo ?

Au groupe JEEP, nous parlions beaucoup de Chez Téo et nous avions hâte que le lieu prenne forme et ouvre, car nous savions que les nouveaux locaux nous accueilleraient et seraient plus adaptés à nos rencontres que ceux du temple.

C’est ainsi que j’ai appris que l’Église protestante unie de Grenoble (EPUdG) allait lancer un appel à candidatures et chercher une personne pour animer le lieu. J’ai donc candidaté et passé un entretien d’embauche, comme n’importe qui, et j’ai été sélectionnée !

Temps de détente et d’écoute Chez Téo

© Chez Téo

Qu’est-ce qui t’a plu Chez Téo ? 

Ce qui m’a séduite au premier abord dans le projet, c’était l’idée que l’Église ne se cantonne plus à ses simples murs, mais qu’elle soit vivante dans le quotidien, ouverte, visible, et proche de toutes et tous.

Aujourd’hui, je suis heureuse de défendre aussi les autres valeurs de Chez Téo. Car c’est un lieu gratuit, où l’on peut prendre son temps et se rencontrer pour discuter simplement. Dans un monde où tout est payant, où tout va trop vite et où le contact humain devient presque rare, un espace comme Chez Téo fait vraiment sens pour moi.

 

Comment travailler avec des pasteurs ? Avec des collègues ? Avec des bénévoles ?

Aujourd’hui, je suis la seule salariée de Chez Téo. Je travaille donc au quotidien avec des pasteurs et des bénévoles.

En septembre, nous avons accueilli Kathinka, une jeune norvégienne venue faire son service civique Chez Téo. Elle est présente chaque jour sur les temps d’accueil et gère la communication sur les réseaux sociaux. Elle est d’un grand soutien et d’une grande efficacité ! Elle est ma principale collègue, la seule que je vois tous les jours, et nous formons un bon binôme !

Sur les trois pasteurs de Grenoble, deux sont en quelque sorte mes « responsables » (ce sont mes vis-à-vis par rapport au comité de pilotage qui est mon « supérieur hiérarchique ») et une est plutôt une collègue, car nous travaillons ensemble à la formation des bénévoles. Ce n’est pas toujours facile de se positionner, car ils sont tous hiérarchiquement au-dessus de moi, mais dans les faits, nous fonctionnons souvent comme des collègues. Heureusement, j’ai la chance d’avoir une super équipe pastorale et je me sens vraiment soutenue, comprise, et accompagnée dans mes difficultés.

Travailler avec des bénévoles est un peu plus délicat. Ils sont tous et toutes retraité·e·s et ont sensiblement l’âge de mes parents, ce qui n’est pas facile pour se positionner et trouver un juste équilibre. Car il faut savoir rester professionnelle sans pour autant leur en demander trop. Certains bénévoles viennent de façon régulière (une fois par semaine), tandis que d’autres viennent plus sporadiquement (et c’est le cas pour la plupart d’entre eux). Avec une des pasteures, nous leur proposons une réunion de formation et d’échanges d’expériences de deux heures, quatre fois par an, afin d’assurer un suivi et un accompagnement homogène pour tous et toutes. Mais la mobilisation reste difficile, en particulier pendant les vacances scolaires lorsqu’ils ont tous leurs petits-enfants à garder !

 

Rosine et Kathinka, en service civique Chez Téo

© Chez Téo

Un message pour les lecteurs ou un appel pour développer ce genre de lieux dans l’Église ?

Osez ! Cela peut sembler effrayant et un gros défi, mais nous avons besoin de lieux comme celui-ci !

Nous accueillons beaucoup de personnes avec des profils variés : des paroissiens, des voisins, des personnes du quartier ou de passage, des lycéens, des actifs, des retraités, curieux, protestants ou d’autres confessions… et chaque rencontre est enrichissante !

Certains visiteurs ont pris leurs marques et viennent chaque semaine, le même jour, pour trouver un espace de calme où les relations humaines sont remises au centre. On vient pour prendre une pause, pour discuter et échanger avec les personnes présentes ou pour se ressourcer dans sa spiritualité quotidienne. Et toujours gratuitement, car c’est cela, la grâce de Dieu.

En savoir plus

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Instagram : chezteo.grenoble

Facebook : Chez Téo

chez-teo.fr

Tél : 07 69 41 98 57

 

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Propos recueillis par Nicole Roulland-Rupp
Magazine Réveil

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