Histoire

Retour sur le protestantisme en Drôme et Ardèche

01 mai 2018

Michel Mazet, trésorier du conseil régional Centre-Alpes-Rhône, fait régulièrement profiter les Églises locales de ses connaissances historiques sur le protestantisme. Ce fut le cas au mois de mars au cours d’une série de conférences préparées dans la suite de la soutenance de sa thèse de doctorat, fin 2017.

L’histoire protestante de la Drôme et de l’Ardèche au XIXe siècle permet-elle de comprendre la situation actuelle de nos Églises ? Voici la question qui a été le fil conducteur de quatre conférences historiques, les lundis du mois de mars au temple de Guilherand-Granges, et qui ont attiré, pour chacune d’elles, un public fidèle dépassant les 90 personnes : réformés, mais aussi libristes, membres des assemblées de frères, catholiques, ou simples passionnés d’histoire.

Comment les protestants de Drôme et d’Ardèche ont-ils été les précurseurs de la mise en place de la laïcité ? Pourquoi et comment ont-ils développé des écoles protestantes et des œuvres diaconales ? Le mouvement du Réveil religieux a-t-il été bénéfique ou néfaste ? Comment s’explique, dès le XIXe siècle, la sécularisation de la Drôme et le maintien d’une pieuse Ardèche ?

Le temple de Rousselet, sur la commune des Vans, en Ardèche (© wikimedia)

 

De Réveils en divisions

Après avoir, durant presque 10 ans, dépouillé la quasi-totalité des archives ecclésiales des deux départements, la presse protestante du XIXe siècle, les multiples liasses du culte protestant aux Archives nationales, c’est avec un grand plaisir que j’ai pu partager le résultat de ma thèse de doctorat soutenue en novembre 2017.

Le siècle des cultes reconnus (du Concordat bonapartiste en 1801 à la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905) a permis de forger le visage actuel du protestantisme drômardéchois. Le redressement protestant a rétabli une présence ecclésiale dans les villes et les villages, avec des temples et des pasteurs ; le Réveil religieux a entraîné le développement des écoles protestantes et la multiplication des œuvres diaconales ; il a affermi la piété individuelle, mais aussi multiplié les divisions internes au protestantisme (dissidences libristes, méthodistes et darbystes, affrontements entre évangéliques et libéraux). Menacé, le « petit troupeau protestant » s’est armé pour se défendre face au prosélytisme catholique, à l’hostilité de certains régimes politiques et aux progrès réguliers de la libre-pensée. Les protestants ont alors réagi en multipliant les actions d’évangélisation en interne et en externe.

 

L’histoire éclaire le présent

Si vous souhaitez que je vienne dans vos villes et vos villages, vous proposer une ou des conférences avec une approche centrée sur l’histoire de votre Église locale, faites appel à moi… Cette plongée dans le passé permet réellement, je le pense, de nous interroger sur ce qui fait en 2018 la spécificité de notre protestantisme régional, et ainsi d’être des témoins, dans notre société profane de la foi qui nous anime.

 

Michel MAZET,
professeur d’histoire, Guilherand-Granges

Commentaires