Quel regard catholique sur Martin Luther?
Dans le cadre de la Semaine pour l’unité des chrétiens, une conférence-débat était organisée le 20 janvier au Centre Saint-Augustin à Saint-Étienne sur la réception catholique de la Réforme de Luther.
L’orateur de cette conférence « Quel regard catholique sur Martin Luther ? » est un théologien néerlandais, enseignant et journaliste, Hendro Munsterman. « La Réforme a échoué ! » C’est par ces mots provocateurs que, sourire aux lèvres, il ouvrait la conférence. Moment de silence, vague malaise dans la salle… Les nombreux protestants présents commençaient presque à s’attendre au « pire »…
Réformer l’Église et non rompre
Heureusement, l’orateur a très vite « rassuré » l’assemblée en expliquant ce que cette affirmation signifiait en réalité : Luther voulait réformer l’Église, et il ne souhaitait aucunement rompre avec elle pour ensuite fonder une Église de plus. Aujourd’hui, les points d’accord sont plus nombreux qu’on ne le suppose bien souvent. Hendro Munsterman, théologien pourtant éminemment catholique, a été, ce soir-là, l’exemple vivant d’un esprit nouveau, très ouvert. Il est allé jusqu’à reconnaître que l’Église romaine était actuellement la dernière monarchie absolue en Europe.
Deux exigences majeures
Néanmoins, malgré ces belles avancées, l’objectif n’est toujours pas atteint ; il reste nécessaire de continuer à cheminer ensemble, et deux exigences majeures restent incontournables. Tout d’abord, veiller à ne pas se laisser entraîner, ou récupérer, par des mouvements politiques, lesquels sont cause de désunion entre chrétiens. Ensuite, ne surtout pas renoncer à ses convictions intimes. Hendro Munsterman invite à ne pas appeler de ses vœux la fusion des « anciennes » Églises en une méga-Église nouvelle.