Lettre reçue d’une « pauvrette petite Église »

01 mars 2018

Pauvrette petite Église… Oh, que oui, je suis pauvrette, perdue dans mes montagnes ou ma campagne ! Pauvrette sans vraiment beaucoup de paroissiens. Pauvrette sans finances, même !

Mais riche de l’amour tenace de celles et ceux qui entendent garder bien fort quelque lien avec moi. Riche de ce qui pousse les uns et les autres à continuer de saluer telle ou tel que l’on a bien connus jadis !

Riche du coup de main occasionnel ou tellement fidèle dans sa modestie. Riche d’émotions passées et toujours vivantes. Riche de ma participation : oh, c’est parfois vraiment peu, mais cela n’est pas moins compté comme offrande. Riche du sourire confiant qui attend l’approche, la main ouverte, le baiser fraternel de conviction.

Riche de ce qui se vit ailleurs, dans cette région où d’autres Églises sont miennes, elles aussi. Riche de celles et ceux à qui je fais confiance pour coordonner ce qu’il faut penser à préparer et pour gérer ce qu’il faut prévoir de suivre.

Je suis plus riche que je ne pense : je suis aimée sans retour et on reçoit ma confiance sans compter. Je suis riche de l’attention persévérante qui me nomme toujours présente. De l’espoir de ceux qui voient en moi plus loin que moi-même ; du courage de ceux qui vont plus loin que mes forces.

Je suis riche de la joie de celles et ceux qui aiment d’amour ce que je deviens chaque jour. Riche des paroles reçues dont je sais la réalité ; du respect de la vérité de mes hésitations, de ma situation.

Riche du sourire que je peux donner à qui ne sait plus sourire. Riche de ma vie solitaire dans la solidarité de tant et tant d’autres Églises.

Alors, avec persévérance, avec confiance je dis à toutes mes sœurs pauvrettes petites Églises de compter sur les richesses de Celui qui aime sans compter et dont l’amour nous enrichit en plénitude.

 

JACQUES van der BEKEN,
pasteur retraité, Alès

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