Au fil des textes

Le grand malentendu des Rameaux

01 mars 2018

Retrouvez, mois après mois, le commentaire sur l’un des textes bibliques abordés au cours du mois dans la liste des lectures bibliques proposées par la Bible en six ans.

Jésus arrive à Jérusalem, il a déjà averti les siens que son chemin s’arrêterait là. Il est prêt à mourir plutôt que de renier le Dieu d’amour qu’il a annoncé. Il est convaincu que seul ce message sauvera l’humanité. « Le royaume de Dieu est proche », dit-il, « changez de comportement et acceptez la Bonne Nouvelle ! »

 

Des palmes pour accueillir ensemble le royaume (© Pixabay)

Une tragédie incomprise

Qu’est-ce que ses disciples ont compris de la tragédie qu’il annonce le concernant ? À peu près rien. Comme leurs contemporains, ils attendent le Messie qui viendra délivrer Israël de toutes les violences et humiliations subies. Tous attendent un salut qui leur tombe du haut du ciel, tout prêt. Pourtant, Jésus demande le travail de chacun pour l’établissement de ce royaume nouveau. Ce royaume est un royaume à construire avec la participation de chacun. Ce n’est pas le roi seul qui fait lui-même ce royaume, mais la communion entre le roi et son peuple.

Mais les pèlerins qui montent à Jérusalem en même temps que Jésus continuent à espérer qu’il va prendre le pouvoir et fera un sérieux ménage à l’intérieur même du peuple d’Israël. Ils l’acclament comme l’invincible chef de guerre, auquel rien ne résistera, comme celui qui restaurera l’empire de David et la puissance politique du peuple de Dieu. En l’acclamant ainsi, ils s’imaginent l’honorer ! Jésus comprend les attentes de la foule et après avoir tout considéré, il n’y répondra pas. Il sort du Temple pour mettre un terme à cet illusoire espoir.

 

Travailler… pour moins

Ne sommes-nous pas comme eux ? L’image que Jésus donne ce jour-là, celle d’un Messie humble et pacifique, monté sur un âne, est totalement contraire à nos convictions ancestrales qui prévalent toujours dans notre monde : pas de salut sans davantage d’avoir et davantage de pouvoir.

Cette fête va-t-elle rester pour nous un malentendu ? Non ! La fête des Rameaux peut être nôtre si nous veillons avec persévérance à changer de mentalité et de comportement. Alors, nous travaillerons de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, dans une entière confiance en Celui qui nous a appelés.

 

En savoir plus

« Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre père ! Hosanna au plus haut des cieux ! » (Marc 11.10)

Nicole VERNET,
journal Liens Protestants

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