La pandémie en Ehpad
Mars, avril, mai… une première vague. Juin, une grue tombe sur une salle à manger. Je croyais que le président de l’association de la maison de retraite (que je suis) avait subi les épreuves les plus dures de l’année 2020.
Mars, avril, mai… une première vague. Juin, une grue tombe sur une salle à manger. Je croyais que le président de l’association de la maison de retraite (que je suis) avait subi les épreuves les plus dures de l’année 2020. Erreur totale d’appréciation, la deuxième vague d’octobre et novembre se révèle une épreuve bien plus difficile encore.
Début octobre, la situation se tend en Ardèche : plus de cas. À l’intérieur de l’établissement, la vie est ordinaire, animations, visites des familles se déroulent presque normalement. Il y a seulement quelques contraintes en plus : masque, distanciation et gel hydroalcoolique. Nous décidons de prendre des précautions et de restreindre les visites. Lors d’une réunion, les familles nous expriment leur mécontentement, parfois avec des propos durs à entendre. Le soir même, nous apprenons le premier soupçon de Covid. Le tourbillon est enclenché.
Trois jours après, beaucoup de résidents sont touchés. Des membres du personnel sont malades. Quelques jours après, les premiers décès ; la machine infernale s’installe, il faut dans un premier temps soutenir les résidents confinés dans leur chambre, soutenir le personnel, soutenir la direction.
Le personnel fait face de manière admirable. Nous, les bénévoles et membres du conseil d’administration avons l’impression de ne servir à rien, nous nous sentons impuissants.
Comment aider ? Communiquer avec les familles, communiquer avec les résidents, communiquer avec le personnel, tout cela est indispensable, mais paraît dérisoire.
Difficile de traverser cette épreuve, difficile de soutenir, de réconforter les familles. Beaucoup de questions sont sans réponse. Une souffrance importante reste. Début décembre, l’épreuve s’estompe, nous pensons à l’avenir. Nous nous interrogeons : comment fêter Noël ?