Soins

L’hypnose conversationnelle

01 mars 2018

La bienveillance est présente dans tous les domaines. Le domaine médical y est de plus en plus attentif. Les patients ont tout à y gagner ainsi que l’équipe soignante.

On a tous vécu des événements traumatisants dans le domaine médical. Ce peut être un soin qui s’est avéré douloureux, car les paroles du soignant ont augmenté notre stress. Un exemple typique de ces paroles qui peuvent provoquer le stress du patient : le traditionnel « Attention, je pique, ça ne va pas faire mal ! » La phrase est centrée autour d’une formulation négative (« ça ne va pas faire mal ») et surtout commence par une mise en garde, déniant toute réalité aux mots qui suivent ! Par ces paroles, le patient se focalise sur le négatif : il s’attend à la piqûre du soignant, se crispe à l’idée du mal, de la douleur imminente…

 

L’hypnose conversationnelle, à mille lieues des stéréotypes

(© hans – pixabay – CC0)

De l’art de la conversation

Aujourd’hui, de nombreux professionnels de santé se forment à l’hypnose médicale dont fait partie l’hypnose conversationnelle. Elle commence dès l’accueil du patient. Le soignant l’écoute avec attention et bienveillance pour employer dans la suite un langage adapté et agréable permettant au patient de se préparer à accueillir au mieux le soin qui va suivre. Cela passe souvent par une reformulation positive des appréhensions et des craintes du patient et passe par l’invitation à rechercher le bien-être en soi, au-delà des désagréments du soi lui-même. « Si j’ai bien compris, vous avez peur d’avoir mal pendant le soin. Je vais donc tout faire pour que cela se passe au mieux. Prenez la position qui vous convient, et pendant que vous me laissez votre bras pour que je réalise ce soin qui ne sera peut-être pas très agréable, laissez votre tête se réfugier dans un endroit calme et apaisant ! »

 

Augmenter le confort

Le soignant montre au patient qu’il a compris ses angoisses, puis lui permet de chercher en lui du bien-être. C’est pourquoi l’hypnopraticien n’utilise pas l’échelle de la douleur, renvoyant le patient à son mal. Il préfère recourir à l’échelle du confort. Quand le patient arrive, il se situe, à l’invitation du praticien, sur l’échelle du confort, par un chiffre situé entre 1 et 10. Dès lors, le patient recherche sa zone de confort. Pendant le soin, le soignant peut en outre lui demander de tout faire pour augmenter le chiffre sur lequel il se situait.

Souvent définie comme un état modifié de conscience, l’hypnose est avant tout un art de la relation et de la communication. Il s’agit de susciter chez l’interlocuteur l’attention, la motivation et la flexibilité nécessaires pour réaliser un soin dans le plus grand cadre de confort pour lui. Tous ces changements de formulation sont bénéfiques pour tous, patients et praticiens.

 

Dr Anne-Lise JACON-HÉMERY,
chirurgienne-dentiste, hypnopraticienne à Brives

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