Écologie et Création -2-

Deuxième jour

22 avril 2019

Cette série, en lien avec le sujet synodal qui sera traité dans les régions à l’automne, fait un lien entre l’écologie et l’un des textes de la Création dans la Bible, dans les deux premiers chapitres de la Genèse.

Ce premier récit de la Création que l’on trouve dans la Bible, au tout début du livre de la Genèse, n’est que l’un de ces récits qui avec des accents mythologiques tentent de dire quelque chose du monde qui entoure l’humain et de la place que celui-ci occupe au sein de cet environnement si vaste. Dès le chapitre 2, il est suivi d’un autre récit qui dit autre chose de l’ordre de la Création et de la place de l’humain. Dans les Psaumes, dans le livre de Job comme dans celui des Proverbes et en d’autres passages, tant du Premier Testament que du Nouveau, résonnent d’autres textes qui mettent en perspective la place de l’humain dans l’univers. « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? Qu’est-ce qu’un être humain pour que tu prennes soin de lui ? » s’interroge le psalmiste (Psaume 8.4). En écho à ces interrogations sur la place de l’humain se donnent aussi à entendre des positions éthiques sur le rôle que l’humain est appelé à jouer dans cette Création et des limites éventuelles à son action.

Volet extérieur du triptyque du Jardin de délices de Jérôme Bosch : La Création du monde

(© wikimedia)

 

Séparer, ordonner, distinguer

Le premier récit de la Création, celui que nous avons choisi de suivre pour cette série sur Écologie et Création, est rythmé, scandé comme un poème qui dit l’émergence de la vie, balancé comme un chant de la Création avec ses différentes strophes. Chaque instant de la Création débute par une parole de Dieu, cela se réalise, Dieu constate que cela est bon… premier jour, deuxième jour, etc.

 

Cette rythmique est renforcée par le mode de création employé par le divin. Il ne s’agit pas de produire quelque chose là où il n’y a rien, mais bien de mettre les choses en ordre, de séparer – comme ici, « l’eau d’en haut et l’eau d’en bas » – et par conséquent de distinguer les choses dans cette Création qui nous entoure, sortir de l’indistinction, respecter l’altérité de toutes choses.

 

Reconnaître et maîtriser l’hubris

Beaucoup lisent dans cette séparation de l’eau d’en haut et de l’eau d’en bas, quelque chose de naïf, pour ne pas dire totalement enfantin… Nous savons bien que le ciel n’a rien à voir avec les eaux que nous trouvons dans nos rivières ou nos océans ! Mais il y a dans ce récit le rappel à distinguer ce qui est de l’ordre du cadre de vie de l’humain, dans l’en bas, et ce qui ne l’est pas – l’en haut. Ce récit est un rappel de la mesure qui est celle du monde habitable dans lequel nous sommes invités à déployer notre imagination et notre responsabilité. Face à la démesure – l’hubris – qui titille les plus puissants qui possèdent ressources et moyens financiers et qui rend inhabitable notre monde, nous sommes invités à une humilité et une sobriété, qui signe notre responsabilité à l’image de Dieu, à la ressemblance de notre Créateur.

En savoir plus

« Dieu dit : “Qu’un toit, au milieu de l’eau, la sépare en deux parties !”

Et cela arrive. Ainsi, Dieu fait le toit qui sépare l’eau d’en haut et l’eau d’en bas.

Dieu appelle le toit “ciel”. Il y a un soir, il y a un matin. Voilà le deuxième jour. » (Genèse 1.6-8)

Gérald Machabert
rédacteur en chef de Réveil

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