Confins
Après les habitudes, la sidération… puis la réaction et la constatation. Comment décrire le temps que nous vivons ?
Nous étions dans nos habitudes et dans le tourbillon de la vie pour lequel, malgré les fatigues et les soucis, nous nous sentions impuissants à freiner la course. La sidération nous a pris, un jour de mars, stoppant net nos projets et notre vie. Puis la réaction d’un confinement à vivre, sans la présence physique du prochain : coûte que coûte il fallait maintenir le lien avec les uns et les autres, avec les plus fragiles et isolés. Enfin, la constatation que notre emprise sur le temps n’était qu’un leurre, que le soleil se levait sans nous attendre et que nos belles sociétés n’étaient que des colosses aux pieds d’argile.
Dans nombre d’Églises locales de la région, les adaptations des modes de relation ont été fortes. Et avec l’absence de rencontres, le téléphone a repris du service, de nouveaux moyens de communication ont été découverts, la correspondance écrite a retrouvé ses lettres de noblesse.
De confinés, nous avons touché aux confins, car, oui, c’est là que, étymologiquement, se situe le proche, le voisin.
Cette pandémie, par-delà les souffrances, les angoisses et les difficultés, d’une part interroge notre être social, d’autre part nous renvoie, chacune et chacun, à notre être profond. C’est là que nous sommes face à nous-mêmes en mesure de découvrir la main tendue de Dieu, de reconnaître sa présence et son soutien et d’être relevé par le Christ, lui qui a été relevé d’entre les morts pour nous.